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Diderot, La Religieuse

19,90 €
TTC

par Florence Lotterie et Clara de Courson

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Traitant de l’œuvre du siècle des Lumières au programme des agrégations externes de Lettres classiques et de Lettres modernes, l’ouvrage propose tous les éléments nécessaires à la réussite du candidat.
Comme tous les Clefs-concours de Lettres modernes, l’ouvrage est structuré en quatre parties : 
Repères : le contexte historique et littéraire ;
Problématiques : comprendre les enjeux de l'œuvre ;
Le travail du texte : questions de langue, de stylistique et de grammaire ;
Outils : pour retrouver rapidement une définition ou une référence.

Fiche technique

Référence
460829
ISBN
9782350308296
Hauteur :
17,8 cm
Largeur :
12 cm
Nombre de pages :
432
Reliure :
broché

Introduction    15


REPÈRES


Les circonstances de rédaction
Au temps des luttes philosophiques    23
Une gestation au long cours    23
• Brève histoire du texte
• Une conception par “lambeaux” ?
• La “plaisanterie” et le sérieux
Pour la postérité    36
• Un nouveau Socrate ?
• 1760-1782 : de la circonstance actuelle au “concert lointain”
Un roman sur fond de crise religieuse    45
Ni janséniste, ni moliniste    45
• Le philosophe et les convulsionnaires
• De la théologie à la politique
Composition romanesque et archétype conventuel    54
• Une chronologie symbolique
• Poétique de la répétition : une arme de la satire


Diderot face au roman
le défi de l’illusion romanesque    69
La vraisemblance comme problème    69
• Aventures trop chimériques    69
• Sortir du romanesque, entrer dans la vie ?
• Le vrai et le vraisemblable (I)
La religieuse sans amour    84
• Le rapport aux traditions libertines
• Religieuses amoureuses et vœux forcés
Les modèles de l’expérience    97
La pratique épistolaire    97
Le laboratoire dramaturgique    101
• La scène et le tableau : comment être “intéressant” ?
• La ressource picturale : le romancier en critique d’art
Le moment Richardson : le roman et ses fantômes    109
• Le paradigme spectatoriel
• Le vrai et le vraisemblable (II)

PROBLÉMATIQUES
De la mystification au roman : lire un “tout organique”
Les corrections de 1780-82 : affirmer le romancier    115
L’auteur et ses doubles    115
• “M. Diderot”
• Une fiction de l’éditeur ?
L’estompage de l’univers référentiel    126
Enjeux du modèle mystificateur    128
Mystification ou persiflage ?    128
• L’amitié trompée ou le danger du rire immoral
• Discours artificieux
Détruire l’illusion ?    131
La satire du simulacre religieux    135
• Enfants de Bélial : contre la “langue des couvents”
• Dispositifs cérémoniels : les mystificateurs mystifiés
La greffe du roman familial    141
La famille décomposée    141
Contre la fable de l’enfant trouvé : féeries sans lendemain    142
Une exemplarité réorientée    147


Les équivoques du roman-mémoires
Logiques du récit    153
Faut-il parler de “bévues” ?    153
Le traitement du double registre    156
• Les contrariétés de l’expérience
• L’effet de présence
Ambivalences du pathétique    161
Le modèle confessionnel    161
• Fiction de la transparence
• Érotisations
Opacités de l’expérience sensible    164
• Altérations modales : la focalisation
• Limites expressives et expression des limites
Dire l’indicible    172
• La scansion visuelle
• La scansion musicale

Oppressantes clôtures
Le récit cellulaire : entre les murs    177
L’espace labyrinthique    177
L’intimité : zones à défendre    178
Rester vertical    181
Espaces pervertis    183
Le roman médical    185
Atteintes à “l’économie animale”    185
• Une histoire de l’épuisement physique
• États dissociés : l’habit ne fait pas la nonne
L’aliénation comme diagnostic    190
Contagions et innocuités    194
Volontés de (non) savoir    201
La psyché obscure    201
Le couvent comme “royaume de Mangogul”    205
• Stratégies de résistance à l’inquisition religieuse
• D’un viol à l’autre ?
La fabrique des monstres    214
• Le corps docile : impersonnalisations
• Les “bêtes féroces” : un défaut de la machine ?


Le roman politique : “je demande à être libre”
La scène judiciaire    221
Les droits de la défense    221
• Justification et réhabilitation
• Liberté d’expression
Suzanne et l’éloquence de la justice    228
• Raison des Lumières et transparence judiciaire
• Le roman philosophique : liberté et pacte social
Les limites de la publicité    238
Scrupules de la vertu et impasses du scandale    238
Où est le “tribunal de l’opinion” ?    239
• La plaidoirie impossible
• Le paradoxe de Suzanne : écrire pour disparaître
• La part tragique


LE TRAVAIL DU TEXTE
Lexicologie
Quelques procédés de formation lexicale    253
La dérivation    253
• Le préfixe -re
• Préfixes négatifs, privatifs ou inversifs
La conversion    257
• Infinitifs substantivés
• Adjectifs substantivés
Le lexique en transparence    258
Un lexique sans relief ?    258
L’air du temps lexical    259
Le savoir des mots    261
• Société
• Concepts
• “Scènes” romanesques
“Tout cela n’est peut-être pas vrai, mais c’est ce que je sens” : le lexique du sentiment    263
Amour et amitié : les liaisons dangereuses    264
Passion, émotion, sensation, sens, sensibilité    264
Le sentiment, corps et âme    266
• Sentir
• Sentiment
• Ressentiments, pressentiments
• Traces intertextuelles


Grammaire
Quelques faits de langue classique    271
L’auxiliation    272
Les subordonnants    272
• Que
• Dont
• Si
• Quand
L’emploi des temps    274
La montée du pronom clitique    274
L’inversion du sujet    275
L’interrogation    275
Autres types de phrases    277
• Propositions indépendantes
• Propositions subordonnées
• Propositions incises et incidentes
• Propositions juxtaposées
Le déterminant zéro    280
Déterminant zéro comme marqueur d’extension constante    280
En emploi référentiel    280
En emploi non référentiel    281
• Attribut
• Apposition
• Complément
Les constructions détachées    282
Apposition nominale    283
Épithète détachée    283
Groupes participiaux    284
• Participe apposé
• Gérondif
• Constructions absolues détachées
À la marge des constructions détachées    288
Les emplois du mode subjonctif    289
En indépendante ou en principale    290
• Injonction
• Souhait
En subordonnée    290
• En relative
• En complétive
La modalité de phrase    292
• En circonstancielle
• Temporelles
• D’opposition
• Concessives
• Hypothétiques
Les périphrases verbales    295
Périphrases temporelles    295
• Expression du futur
• Expression du passé
Périphrases aspectuelles    296
Périphrases modales    296
• La volition
• Le vraisemblable
• Le probable et l’éventuel
• L’exclu et la défense (l’auxiliation extraordinaire)
Les périphrases actancielles    297
Les formes pronominales    298
Pronom analysable comme objet :
les constructions pronominales réfléchies    298
• Verbes réflexifs
• Verbes réciproques
Pronom inanalysable comme objet    299
• Les verbes essentiellement pronominaux
• Les verbes pronominaux autonomes
• Les constructions neutres ou autocausatives
• Les constructions pronominales de sens passif
Cas atypiques    301


Stylistique
“Les autres et moi”    303
Formes de l’adresse    303
• Mystifications scénographiques
• Suzanne délocutée
Pouvoirs du on    306
• Premiers rôles
• Groupes flous
• Le pronom ennemi
• Brouillages pronominaux et tropes communicationnels
Agents fantômes    312
• Constructions impersonnelles
• Diathèse passive
• Proposition infinitive sans agent exprimé
Un autoportrait énonciatif    316
Marques de la subjectivité    316
• Première personne    316
• Passé composé
• Déréglages déictiques
• Subjectivèmes
• Marqueurs d’intensité
• Pathèmes
Facettes de l’ethos narratorial : naturel, ignorance, dispersion    330
• Figures de l’improvisation
• Ethos d’ignorance
• Réaiguillages phrastiques et mauvaise foi
• Anacoluthes et fautes de langue
• Dyschronie
• Cependant : la connexion désagrégative
Réarrangements communicatifs et mimétique de l’oralité    338
• Phrases à présentatif
• Procédés d’emphase
• Tours interrogatifs en est-ce que
L’art du récit    346
• Métaphores et comparaisons
• Présent de narration
• Sentences romanesques
La représentation des discours autres    352
Le discours direct en trompe-l’œil    353
• Champs de forces du dialogue
• Rhétorique de l’attribution
• Mirages du DD
• Imparfaits attributifs
• Guillemetage et saillance énonciative
Le discours narrativisé : anatomie de l’émotion discursive    370
• Valeur élucidante
• Valeur fragmentaire
• Valeur émotive
Le discours indirect : énonciations suspectes    378
• Discours indirect et anaphore conjonctionnelle
• Dysfonctionnements discursifs
Le discours indirect libre : l’insinuation conjurée    381
• Incorporation énonciative
• Insinuations
La phrase diderotienne    384
Le style coupé    384
• Phrases à poutres apparentes
• Vivacité et compacité
• Éléments de définition du style coupé
• Épargne et cohésion phrastiques
• Phrases enfiévrées
Pièces de liaison syntaxique    391
• Coordination : la liaison miniature
• Rhétorique de la répétition
• Corrélations isomorphes : ordonner l’instable
Conclusion    403

Bibliographie
Étude littéraire    405
Étude de la langue    411

Ancienne élève de l'École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, agrégée de Lettres modernes et docteur ès lettres, Florence Lotterie est professeur à l'Université Paris Cité. Elle a rédigé l’introduction ainsi que
les parties “Repères” et “Problématiques” du présent volume.
Clara de Courson est agrégée de Lettres modernes et allocataire monitrice normalienne à Sorbonne-Université. Elle a rédigé la partie “Travail du texte” du présent volume.

L’année 1760 est, pour Diderot, celle d’une mise en retrait de la sphère publique : il se fait discret. C’est aussi le moment où il confie systématiquement ses textes à la Correspondance littéraire de Grimm, vouant à une diffusion manuscrite et très restreinte les grandes œuvres qui ont fait sa célébrité posthume : les contes, les romans, Les Salons, Le Rêve de d’Alembert… Le périodique constitue pour Diderot un refuge paradoxal, à la fois protecteur et révélateur des limites désormais posées à sa reconnaissance d’écrivain. La Religieuse, que la violence de la charge anti-monastique rend “impubliable” [Chouillet, 1977, p. 180], s’écrit dans le contexte de cette restriction à la fois volontaire et forcée par des circonstances qui incitent à la prudence : Diderot se souviendra toujours d’avoir été emprisonné quelque temps à Vincennes pour avoir publié la Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient (1749). C’est aussi là que se noue la relation puissamment identificatoire du romancier avec sa créature de papier, son double en victime de la persécution.