

Par Bénédicte Brémard
France met. & monde : 3€ jusqu'à 25€, 6€ jusqu'à 50€, 9€ jusqu'à 100€, 12€ au-delà 100€ DOM-TOM : 8€
Fiche technique
Introduction 15
Repères
Le cinéaste de l’Espagne démocratique 23
La Movida, et après ? 29
Le film de la reconnaissance 31
Problématiques
Maternités et filiations
La mère qui soigne et la mère qui joue 40
La mère-faussaire 43
Sœur et mère 50
Star et mère 52
Masculin/Féminin
Les trois Esteban 59
Paternités 62
Identités en construction
Pour le plaisir 70
La femme fatale 75
Madrid-Barcelone : voyages dans le temps
La ville du secret 81
Volver 82
La deuxième fugue 88
Les retrouvailles 89
Mélodrame et mélange des genres
Hasard et destin 94
Le rire à travers les larmes 96
Poétique de la greffe
Le grand théâtre du monde 103
Un cinéaste cinéphile 109
Un film épistolaire 117
Postface 121
OUTILS
Annexes
Extraits d’entretiens 127
Jean-Claude Loiseau, “Pedro à cœur ouvert”,
Télérama, n° 2575, 19/05/1999, p. 30-34 127
Vincent Ostria, “Pedro Almodóvar. Peace and love”, Les Inrockuptibles, 19/05/1999, p. 33-37 128
Laurent Tirard, “Pedro Almodóvar. La leçon de cinéma”,
Studio, mai 1999, p. 159-162 130
Frédéric Strauss, “À cœur ouvert. Entretien avec Pedro Almodóvar”, Les Cahiers du cinéma, n° 535, mai 1999, p. 36-40 131
Antoine de Gaudemar, Il était une fois Tout sur ma mère,
écrit avec Serge July et Marie Genin, Folamour/Arte France, 2012 132
Extraits de critiques 133
Jean-Marc Lalanne, “La nouvelle Ève”,
Les Cahiers du cinéma, n° 535, mai 1999, p. 34-35 133
Grégory Alexandre, “Tout sur ma mère”,
Ciné Live, n° 24, mai 1999, p. 61 134
Marie-Claude Decamps, “Almodóvar : la consécration de la movida”, Le Monde, 28/03/2000, p. 33 135
Vincent Ostria, “Toutes en scène”,
Les Inrockuptibles, 19/05/1999, p. 35 136
Jean-Pierre Jeancolas, “Tout sur ma mère. Le corps est une enveloppe modifiable”, Positif, n° 460, juin 1999, p. 13-15 138
Séquencier commenté
Mère et fils 140
Un tramway nommé destin 143
La route du cœur 146
Manuela, de Madrid à Barcelone 148
D’une mère à l’autre 154
Famille recomposée 158
Une étoile est née 161
D’un père à l’autre 163
Manuela, de Barcelone à Madrid 167
Les retrouvailles 168
Fiche technique et artistique 171
Repères chronologiques 175
Filmographie
De Pedro Almodóvar 177
Longs métrages 177
Court métrage 178
D’autres réalisateurs 178
Bibliographie
Scénarios publiés 179
Textes sur l’œuvre d’Almodóvar 179
Ouvrages 179
Articles et chapitres d’ouvrages 180
Presse 181
Sites internet 182
Ouvrages généraux 183
Glossaire 185
Bénédicte Brémard est professeur d’espagnol à l’Université de Bourgogne. Agrégée d’Espagnol, elle a soutenu en 2003 à l’Université Paris-Nanterre une thèse intitulée Le cinéma de Pedro Almodóvar : tissages et métissages et a collaboré au film documentaire de Nathalie Labarthe, Antonio Banderas et Pedro Almodóvar. Du désir au double (Arte France, TSVP-Tournez S’il Vous Plaît, 2022). Elle est l’auteur de nombreuses publications sur le cinéma et la télévision hispanophones, parmi lesquelles : En construcción de José Luis Guerin. Filmer Barcelone au tournant du siècle (Éditions universitaires de Dijon, collection Essais, 2019), Enfances et adolescences dans le cinéma hispanique (Éditions universitaires de Dijon, collection Sociétés, 2016), et a coordonné l’ouvrage Prendre corps, dire le corps, penser le corps : la corporéité en question dans le monde hispanique contemporain (Hispanística XX n° 37, Binges, éditions Orbis Tertius, 2020).
Pedro Almodóvar naît en 1951 à Calzada de Calatrava, petit village de la région espagnole de La Mancha. Troisième d’une famille de quatre enfants, il vient d’un milieu modeste – son père travaillera successivement comme muletier et viticulteur – et néanmoins lettré. Il relate souvent comment le goût de la fiction lui est venu en entendant sa mère servir d’écrivain public à ses voisines :
Pour compléter le salaire de mon père, ma mère avait ouvert un commerce de lecture et d’écriture de lettres. […] J’avais huit ans : ordinairement, c’était moi qui écrivais les lettres et elle qui lisait celles que nos voisines recevaient. Souvent, en écoutant le texte que ma mère lisait, je m’apercevais avec stupéfaction qu’il ne correspondait pas exactement à ce qui était écrit sur le papier : ma mère inventait en partie. Les voisines ne le savaient pas, car ce qu’elle inventait était toujours un prolongement de leur vie et elles sortaient enchantées de la lecture. […] Ma mère remplissait les trous des lettres, elle lisait aux voisines ce qu’elles voulaient entendre, parfois des choses que l’auteur avait probablement oubliées et qu’il aurait signé de bon cœur. Ces improvisations contenaient pour moi une grande leçon. Elles établissaient la différence entre la fiction et la réalité, elles me montraient comment la réalité a besoin de la fiction pour être plus complète, pour être plus agréable, plus vivable [in Strauss, 2000, p. 178].