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Proust, Le Temps retrouvé

19,90 €
TTC

par Stéphane Chaudier

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En lettre suivie

Traitant de l’œuvre du siècle dernier au programme des agrégations externes et internes de Lettres classiques et de Lettres modernes, l’ouvrage propose tous les éléments nécessaires à la réussite du candidat.
Comme tous les Clefs-concours de Lettres modernes, l’ouvrage est structuré en quatre parties :
Repères : le contexte historique et littéraire;
Problématiques : comprendre les enjeux de l'œuvre;
Le travail du texte : questions de langue, stylistique et de grammaire;
Outils : pour retrouver rapidement une définition ou une référence.

Fiche technique

Référence
460831
ISBN
9782350308319
Hauteur :
17,8 cm
Largeur :
12 cm
Nombre de pages :
340
Reliure :
broché

Introduction    9


Repères
La vie de Proust (1871-1922)
Quelques dates clés    21
Quelques lignes de force    27


Les œuvres de Proust autres que la Recherche
œuvres publiées du vivant du Proust    33
œuvres posthumes (sélection)    35
Ce qui se passe juste avant Le Temps retrouvé    37


L’analyse du texte
Chronologie générale de la Recherche
Quelques dates décisives    47
L’âge du héros à l’époque du Temps retrouvé :
un problème chronologique et éthique    57
Peut-on situer l’épisode de la Madeleine
dans la chronologie du roman ?    61
Conclusion    65


Quatre sections et cinq thèmes    67


Analyse du roman
Structures énonciatives et narratives    77
Au fil de l’œuvre : le jeu des séquences et des formes    89
“Tansonville”     89
• Thèmes    89
• Liste des épisodes    91
“Paris en guerre : 1914-1916”    93
• Thèmes    93
• Liste des épisodes    103
“L’adoration perpétuelle”     134
• Le préambule    134
• Résurrections mémorielles et théorie esthétique    138
“Le bal de têtes”    168
• Les transformations physiques.
  D’un “gaga” l’autre ou d’un “clou” à l’autre     172
• Les transformations sociales. Le papotage infini     183
• “Mourir au monde” ? L’œuvre au défi du temps     214
• Conclusion    221


TRAVAIL DU TEXTE
Stylistique
Pour introduire l’étude de la langue et du style    229
“Technique” ou “vision” ?    229
La phrase, unité stylistique de la prose moderne    231
“Des phrases de Bergotte aux phrases de Vinteuil”    233
“Euphorie de la prose”    237
Style ou rhétorique ?    238
Phrase complexe et expression du complexe    242
• Une analyse de la mémoire    245
• L’analyse des images “poétiques”    246
Paliers de “stylicité”    247
Dans le laboratoire de l’expression    254
Hiérarchie stylistique : discours direct, “esprit” et pseudo-style    254
Phrase longue et période : Proust contre l’art classique    259
Aide-mémoire : les trois traits majeurs de la phrase longue    265
• L’amplification    266
• La disjonction    267
• Le détachement    269
Portraits : deux études de textes    270
Le genre littéraire du portrait    270
Du côté du comique : la “grande cocotte du monde”     274
• La diégétisation du portrait    275
• L’autorité du narrateur    276
• Quelques traits ironiques    277
Du côté du sublime :
le duc de Guermantes, “cette belle chose romantique”    282
• Un narrateur omniscient    283
• Structures lexicales de la description    284
• Les marques du temps dans le portrait    286
• Deux isotopies métaphoriques    288

Lexicologie
Le mot style dans Le Temps retrouvé    293
Sens en langue    293
Corpus    295
Classement et analyse    297
L’adjectif fameux dans Le Temps retrouvé    300
Sens en langue    301
Corpus : les emplois dans le texte    302
Classement    302
L’adjectif fantastique    304
Sens en langue    304
Corpus    305
Commentaire    306


Morphosyntaxe
Les conditions des subjonctifs imparfait et plus-que-parfait    307
Morphologie    307
Des tiroirs paradoxaux    308
Subjonctif dans la principale et conditionnel passé 2e forme    310
Subjonctif en subordonnée conjonctive essentielle    315
Subjonctif en subordonnée circonstancielle    320
Subjonctif en subordonnée relative déterminative    326
Subjonctif en incidente ou en corrélation    327


Outils
Fiche de police, 11 janvier 1918    332
Bibliographie    333

Stéphane Chaudier est professeur à l’université de Lille où il enseigne la langue et la littérature des xxe et xxie siècles. Spécialiste de Proust auquel il a consacré deux ouvrages, Proust et le vocabulaire religieux, la cathédrale profane (Champion, 2004) et Proust ou le démon de la description (Garnier, 2019), il s’intéresse aussi à l’expression contemporaine, et notamment à la chanson française.

En ce qui concerne les dates et les repères chronologiques, Proust peut sembler, il est vrai, très personnel. Donnons un exemple entre mille. Pour illustrer la loi des intermittences du cœur (ou, en l’occurrence, des désirs), le romancier insère une anecdote savoureuse dans Le Temps retrouvé. On y apprend que devenu “directeur du restaurant”, l’“ancien jeune servant” (TR, 43-44), autrefois entretenu par M. Nissim Bernard à l’époque du second séjour à Balbec (Sodome et Gomorrhe II), se refuse désormais à Saint-Loup, dont le lecteur connaît pourtant les générosités envers ses maîtresses puis ses amants. Le narrateur conclut ainsi : “Mais la richesse lui avait apporté la vertu. De sorte que c’est en vain que Saint-Loup avait essayé de le séduire.” (TR, 44). Et le paragraphe se clôt par cette sentence faussement solennelle ou gravement malicieuse : “Tout est affaire de chronologie” (id). Le mot chronologie s’entend ici de manière très spécifique : il désigne le décalage, ou mieux, “l’anachronisme qui empêche si souvent le calendrier des faits de coïncider avec celui des sentiments.” (SG, II, 151). Voici qui apporte de l’eau au moulin des éditeurs de la Pléiade. Proust s’intéresserait aux lois générales du temps sans s’embarrasser de la poussière, factuelle et triviale, des dates. On peut citer bien d’autres passages à l’appui de ce constat : “L’histoire même des gens qu’on a le plus connus, on en a oublié les dates.” (TR, 278). Ainsi, Oriane de Guermantes ne se rend-elle pas compte du “formidable anachronisme” qu’elle commet en faisant commencer sa vieille amitié avec le héros “quelques années plus tôt” (TR, 313).