Nouveaux regards sur Tristan L’Hermite
Sous la direction de Bénédicte Louvat-Molozay et Guillaume Peureux
Et en lettre suivie pour la France métropolitaine !
Traitant de l’œuvre du XVIIe siècle au programme des agrégations externes de Lettres classiques et de Lettres modernes ainsi qu’au concours spécial de l’agrégation, l’ouvrage propose un complément utile à la réussite du candidat. Comme tous les Autres regards, l’ouvrage est composé de points de vue complémentaires du Clef-concours consacré au même sujet.
Fiche technique
- Référence
- 460853
- ISBN
- 9782350308531
- Hauteur :
- 17,8 cm
- Largeur :
- 12 cm
- Nombre de pages :
- 144
- Reliure :
- broché
Introduction 9
Bénédicte Louvat et Guillaume Peureux
Les trois pièces au miroir de leur réception 13
Sandrine Berrégard
Politiques des tragédies de tristan l’hermite 27
Marine Roussillon
L’art du montage dans La Mariane, La Mort de Sénèque
et Osman 43
Bénédicte Louvat
Un trait de vaine éloquence ? l’usage des pointes
dans La Mariane, La Mort de Sénèque et Osman 59
Sylvain Garnier
Le distique, c’est fantastique. Proposition pour l’analyse poétique de La Mariane, La Mort de Sénèque et Osman 77
Guillaume Peureux
La flatterie dans La Mort de Sénèque : de l’échec
de la “vaine éloquence” à l’éloge du silence 91
Françoise Poulet
Tristan poète dramatique dans Osman 109
Dominique Moncond’huy
Osman : Quinault scénographe de Tristan ? 125
Pierre Pasquier
Bibliographie 133
Pierre Pasquier est professeur émérite à l’Université de Tours et au Centre d’études supérieures de la Renaissance (UMR 7323). Il a édité des pièces de Brosse, Ternet, Troterel, Baro et Rotrou et le Mémoire de Mahelot. Il a aussi publié, avec Anne Surgers, un ouvrage collectif sur les techniques de La Représentation théâtrale en France au xviie siècle (Armand Colin, 2011). Il travaille aujourd’hui sur le théâtre de dévotion et le théâtre provincial de la même époque.
Françoise Poulet est maîtresse de conférences en langue et littérature françaises du xviie siècle à l’Université Bordeaux Montaigne et membre Junior de l’IUF. Ses recherches portent sur la civilité à l’âge classique et sur des rituels de civilité comme le compliment, auquel un numéro de la revue Exercices de rhétorique sera consacré fin 2022 sous sa direction. Elle a également codirigé un numéro de Littératures classiques sur la raillerie à paraître au printemps 2023.
Dans le cas d’une œuvre théâtrale, la réception correspond non seulement à la manière dont elle a été perçue au cours des siècles par les spectateurs et les lecteurs, mais aussi aux jugements et commentaires auxquels elle a donné lieu depuis sa création jusqu’à la période actuelle [Berrégard, 2003 et 2006b]. C’est donc un vaste spectre qu’il convient d’embrasser et qui suppose la prise en considération de réalités hétérogènes et néanmoins révélatrices de tendances de fond excédant même le seul cas de Tristan. Compte tenu de l’ampleur du sujet, nous centrerons notre propos sur les discours critiques qu’inspire dès l’origine la lecture des trois pièces au programme, afin qu’en soient dégagées des lignes de force qui témoignent de conceptions variables de l’histoire littéraire et en l’occurrence de celle à laquelle appartient Tristan. La notion de “préclassicisme” a ainsi longtemps servi à caractériser les auteurs du “premier xviie siècle”, comme il est désormais usuel de désigner l’époque Richelieu, et les dramaturges en particulier, qui ont contribué à imposer les règles du théâtre, tenues pour être la manifestation par excellence de l’idéal classique. Aussi, pour la clarté de la démonstration, adopterons-nous un ordre chronologique en tâchant de montrer les enjeux de l’évolution qui se dessine. Nous distinguerons dans l’histoire de la critique tristanienne quatre grands moments : le premier, marqué par le triomphe récent de La Mariane, qui tend à éclipser les deux autres, succède immédiatement à la composition des pièces ; le deuxième correspond quant à lui au xviiie siècle, qui, tout en saluant à son tour le talent du dramaturge, exprime volontiers à son sujet des opinions abruptes ; le troisième, situé à la fin du siècle suivant, voit la constitution de la figure majeure et durable du précurseur, tandis que le quatrième, enfin, qui s’étend des années 1950 à aujourd’hui, se caractérise par une valorisation de plus en plus forte des particularismes assignés à l’esthétique tragique de Tristan.