George Sand, Mauprat
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George Sand, Mauprat

19,00 €
TTC

 Marie-Astrid Charlier, Marie-Ève Thérenty et Elina Gautier

Quantité

  Livraison 3€

En lettre suivie

LA référence pour l’agrégation de Lettres

Fiche technique

Référence
460686
ISBN
9782350306865
Hauteur :
17,8 cm
Largeur :
12 cm
Nombre de pages :
320
Reliure :
broché

INTRODUCTION

REPÈRES

HISTOIRE D’UNE VIE

HISTOIRE DE FAMILLES LITTERAIRES

MAUPRAT SOUS CONTRAINTE. POÉTIQUE HISTORIQUE DU SUPPORT

UNE "GLOIRE DONT NOUS AVONS PERDU LA MESURE". HISTOIRE D'UNE RÉCEPTION

PROBLÉMATIQUES

MAUPRAT, ROMAN DE LA FAMILLE

UNE POÉTIQUE DE L’ÉQUIVOQUE.

DISPOSITIF ÉNONCIATIF ET CADRE SPATIO-TEMPOREL

L’IDÉAL À L’ÉPREUVE DE LA FICTION.

MAUPRAT, ROMAN POLITIQUE ET SOCIAL

LE ROMAN DU ROMAN.

INTERTEXTES ET HYBRIDATIONS GÉNÉRIQUES

TRAVAIL DU TEXTE

REMARQUES PRÉLIMINAIRES

LEXIQUE

GRAMMAIRE

STYLE

OUTILS

BIBLIOGRAPHIE

GLOSSAIRE

Marie-Astrid Charlier est maîtresse de conférences en littérature française du XIXe siècle à l'université Paul-Valéry Montpellier 3, membre du RIRRA21 et de l'ANR Numapresse. Ses travaux portent sur l'histoire et la poétique du roman et les liens entre littérature et médias. Elle a notamment publié Le Roman et les Jours. Poétiques de la quotidienneté au XIXe siècle en 2018 chez Classiques Garnier, dirigé la même année le n°48, "Écrire le quotidien", de la revue Autour de Vallès, codirigé avec A. Chabrier l'ouvrage collectif Coups de griffe, prises de bec. La satire dans la presse des années trente (2018, Les Impressions nouvelles) et participé en 2020 à l'édition Pléiade des Romans et récits de Joseph Kessel. Elle a dirigé, avec Marie-Ève Thérenty, la partie littéraire du présent volume.

Marie-Eve Thérenty est professeure de littérature française et directrice du centre de recherche RIRRA21 à l'université Paul-Valéry Montpellier 3. Spécialiste des rapports entre presse et littérature, de poétique des supports et d'imaginaire des sociétés médiatiques, elle a notamment publié Mosaïques. Être écrivain entre presse et roman (1829-1836) en 2003 chez Champion, La Littérature au quotidien. Poétiques journalistiques au XIXe siècle en 2007 chez Seuil, Femmes de presse, femmes de lettres. De Delphine de Girardin à Florence Aubenas en 2019 à CNRS éditions et, sous le pseudonyme de Roy Pinker, Fake news et viralité avant internet (avec P.-C. Langlais et J. Schuh, 2020, CNRS éditions). Sur Sans elle a dirigé George Sand journaliste en 2011 aux Presses universitaires de Saint-Étienne et, avec Olivier Bara, Privé/public. Du fauteuil à la scène médiatique en 2017 aux Cahiers George Sand. Elle a rédigé, avec Marie-Astrid Charlier, la partie littéraire du présent volume.

Aino Elina Gautier (Vänskä) est docteure en Sciences du Langage. Sa thèse soutenue en 2015 analysait la description dans le Nouveau Roman et la possibilité de rupture avec la tradition du roman réaliste. Après sa thèse, elle a travaillé comme consultante internationale dans un cabinet de conseil en ressources humaines. Elle a rédigé la partie Travail du texte du présent volume.

LE ROMAN DU ROMAN. INTERTEXTES ET HYBRIDATIONS GÉNÉRIQUES

   Le lecteur des commentateurs de Mauprat peut être ébranlé par le nombre impressionnant d’appartenances génériques convoquées, souvent passablement contradictoires, voire incompatibles ou légère- ment anachroniques, parfois sous forme de listes :

En 1837 qu’est devenu Mauprat ? Un roman indéfinissable, dense et captivant que l’on a pu lire comme un roman d’aventures, un roman d’éducation, un roman d’amour, le premier des grands romans champêtres ou des grands romans sociaux ; j’en passe. [LACASSAGNE in SAND, 1981, p. 8]

Roman d’aventures, on a même pu dire, en forçant les choses, roman de cape et d’épée, roman de guerre ensuite, puis, pour finir, roman policier mâtiné de fantastique et de roman noir : autant de déclinaisons du romanesque. [DIAZ in SAND, 2019, p. 1655]

   Dans le même esprit, la critique n’a cessé d’exhumer de très nombreuses sources, au point même que ces “influences” ont été imputées à charge à Sand, comme l’a montré la nécrologie faite par zola en 1876 (v. Une formule morte, voilà tout)... Les problèmes d’influence, d’hérédité et d’héritage ont même constamment réglé les premières approches critiques académiques de Sand : “à son exercice littéraire George Sand apportait une intelligence plus vive qu’originale, plus apte à refléter qu’à produire des idées, toute soumise aux impulsions de la sympathie et de l’imagination” (Gustave Lanson, Histoire de la littérature française, Paris, hachette, 1920, p. 1665).

   Comment expliquer cette dispersion de la critique sur les sources et les modèles essentiels ? Comment hiérarchiser ces intertextes ? Qu’en déduire sur la poétique sandienne dans Mauprat qu’il est peut- être trop évident et rapide de qualifier d’imitatrice? La critique s’est mise du côté des vainqueurs de l’histoire littéraire (en gros les roman- tiques et Balzac) et a voulu voir dans l’originalité la valeur suprême de la littérature, alors même qu’une longue tradition littéraire valorise les liens avec les œuvres précédentes. Sand elle-même, dans ses articles théoriques, a plusieurs fois défendu le droit à la reprise et a voulu “prouver qu’il n’y avait ni plagiat ni servilité à modeler son œuvre sur une forme connue” (“Essai sur le drame fantastique”, Revue des Deux Mondes, 1er décembre 1839) :

Une manière, quand elle est bonne, tombe aussitôt dans le domaine public ; mais la manière n’est qu’un vêtement de l’idée, et on n’imite personne en s’habillant à la mode du temps où l’on vit. L’originalité de la personne n’est pas étouffée sous un habit commode et bien fait ; elle s’y meut, au contraire, plus à l’aise. (“Fenimore Cooper”, Le Journal pour tous, 18 octobre 1856)

   Des théoriciens comme Julia Kristeva (Seméiotiké. Recherches pour une sémanalyse, 1969) et Mikhaïl Bakhtine (Esthétique et théorie du roman, 1978), en insistant sur la capacité de la littérature à construire des textes nouveaux à partir de textes antérieurs, ont prouvé que l’on pouvait défendre le dialogisme comme la fabrique de la littérature.