

Par Fabienne Boissieras, Mathieu Bermann et René Démoris
France met. & monde : 3€ jusqu'à 25€, 6€ jusqu'à 50€, 9€ jusqu'à 100€, 12€ au-delà 100€ DOM-TOM : 8€
Fiche technique
INTRODUCTION
REPÈRES
Biographie
Repères historiques
Le genre romanesque
Romans de jeunesse
Ébauches (1717-1719)
Théâtre (1720-1730)
Journaux (1721-1727)
PROBLÉMATIQUES
Écritures
L'univers de Marianne
L'ordre social
Ébauches théoriques
LE TRAVAIL DU TEXTE
Lexicologie
Questions de syntaxe
Stylistique
Quelques suggestions pour la leçon
OUTILS
Synopsis de l'histoire de Marianne
Synopsis de l'histoire de Tervire
BIBLIOGRAPHIE
René Démoris est professeur émérite à l'université Paris III.
Fabienne Boissieras est maître de conférences à l'université Lyon III.
Mathieu Bermann est ATER à l'université Grenoble 3.
"À la question rituelle posée sur les dix livres à emporter dans une île déserte, André Gide mentionnait en dixième position La Vie de Marianne, car, disait-il, il ne l’avait pas lu. Autant dire que l’œuvre ne faisait pas encore partie du bagage obligé de l’homme cultivé qu’il entendait représenter. Marivaux, c’est le théâtre, ou plus précisément la comédie, réduite souvent dès le XVIIIe siècle à une répétition de La Surprise de l’amour, située du côté du petit et du féminin, mais aussi du mondain, susceptible, comme l’a peut-être dit Voltaire, de “peser des œufs de mouche dans des balances en toiles d’araignées”. De quoi faire oublier qu’au théâtre même, Marivaux a été le second auteur le plus représenté après Voltaire et le premier aux Italiens, même s’il a fait l’objet de critiques souvent sévères. La réception de Marivaux aura été largement liée à l’élaboration, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, d’une histoire littéraire en quête de grands écrivains. Pour le siècle suivant, Marivaux incarnera l’auteur “bien français”, représentant d’une époque rococo, rejetée par le sérieux et la gravité des philosophes des Lumières, suspects en revanche d’une orientation prérévolutionnaire qui préludait à la catastrophe de 1789. La lecture moderne de Marivaux, y compris celle de son théâtre, doit beaucoup à la réédition par Frédéric Deloffre, de La Vie de Marianne (en 1957), qui a mis en évidence l’importance de la réflexion sociale et anthropologique de Marivaux, en même temps que la spécificité méditée de sa pratique littéraire. Suivront les publications des romans de jeunesse et des Journaux, qui font découvrir l’étendue et la modernité de la palette de Marivaux romancier."