Le réseau Ajax
Des policiers dans la Résistance
par Yves Mathieu.
France met. & monde : 3€ jusqu'à 25€, 6€ jusqu'à 50€, 9€ jusqu'à 100€, 12€ au-delà 100€ DOM-TOM : 8€
Les policiers ont été des exécutants zélés des basses besognes de Vichy ?
Pas tous ! Le réseau Ajax s’est constitué autour du commissaire de police Achille Peretti à partir de juin 1943. Il fut reconnu par les services secrets britanniques comme sa principale source d’information sur la France occupée. Avec 1200 membres, il constitua l’un des plus grands réseaux de la Résistance et pourtant il reste méconnu, aucun ouvrage ne lui ayant été consacré avant celui-ci. Cette omerta s’explique notamment parce que cette histoire contredit la vulgate sur une police fachisante qui s’épanouit sous Vichy mais aussi parce qu’au sein même de la police la désobéissance n’a jamais été érigée en vertu.
Yves Mathieu retrace la riche histoire de ce réseau, de son organisation et de ses acteurs régionaux, mobilisant tant les trajectoires personnelles que des statistiques globales, exploitant des documents aussi inattendus que les comptes financiers ou les vrais faux produits par le réseau. Il étudie les techniques de noyautage et les méthodes de protection des populations persécutées par Vichy et les nazis : alerter du danger, fournir des papiers, organiser les évasions, saboter les enquêtes, démasquer les traîtres. Les techniques de renseignement et de contre-espionnage sont également scrutées.
Le bilan d’Ajax est impressionnant jusque dans ses exceptionnellement faibles pertes humaines mais l’ouvrage nous apprend aussi qu’au-delà d’Ajax les policiers ont en fait représenté un quart des fonctionnaires engagés dans un réseau résistant, un taux inégalé dans toutes les autres professions.
Fiche technique
- Référence
- 460725
- ISBN
- 9782350307251
- Hauteur :
- 21 cm
- Largeur :
- 15 cm
- Nombre de pages :
- 330
- Reliure :
- broché
Préface
Avant-propos
L’organisation de la police à la veille de la Seconde Guerre mondiale
Policiers en résistance : mythe ou réalité ?
La gent policière courtisée par les résistantes
L’élite des policiers à l’assaut d’une résistance corporative
L’âme du réseau Ajax : Achille Peretti
Ordres et contre-ordres dans la débâcle
L’engagement patriote
Alerte !
Un dessein contrarié
L’envol pour l’Angleterre sur fond de turbulences…
Premiers contacts avec le BCRA
La construction du réseau Ajax
La Centrale
Mise en place et montée en puissance en zone sud :
juillet 1943 - décembre 1943 – Vers le sous-réseau Candide
Extension du réseau en zone nord : décembre 1943 - mars 1944 – Émergence de deux sous-réseaux : Candide et Zadig
L’essor : les sous-réseaux Micromégas et la Section mobile N° 2 (mars 1944 au Débarquement)
Changement de chef
Les effectifs
Le noyau d’origine
Les recrutements
Composition professionnelle du réseau
Les femmes
Les agents de Neuilly
Les sans-grades
Âge moyen
Organisation hiérarchique du réseau
Une absence remarquée : Pierre Mondanel
Les moyens matériels
Le financement
Les liaisons internes
Les transmissions : la radio
Gros plans sur des secteurs régionaux sensibles
Secteur 1 - Région de Paris
Secteur 22 ou Central de Vichy
Secteur 9 - Région de Marseille
Secteur 8 - Région de Toulouse
Secteur 18 - Région de Nice
Secteur 20 - Région de Limoges
Sous-réseau Micromégas
Ajax / noyautage des administrations : des conceptions divergentes
La protection des parias du régime de Vichy
Une priorité : alerter les résistants en danger
Fourniture de faux papiers
Les évasions
Sabotage des enquêtes
Démasquer les traîtres
Ajax et les Juifs
Le renseignement et le contre-espionnage
Le renseignement
Le contre-espionnage
Parcours d’un policier ordinaire dans la Résistance Ajax
Les agents Ajax et la reconquête du territoire
Appels aux policiers
Séparer le bon grain de l’ivraie
Contribution des agents Ajax à la libération de Toulouse
Ajax dans les combats pour la libération de Neuilly-sur-Seine
Ajax et la libération de Paris
La mission Ajax à son terme
Liquidation du réseau
Le bilan humain
Rendons à César ce qui appartient à César
Quand le patron d’Ajax devient le troisième personnage de l’État
Une influence durable dans les sphères policières
À titre de conclusion
Annexes
I - Consignes au nouvel adhérent (Document datant de juillet 1943, inséré dans le dossier d’un agent de renseignement)
II - Ordre de bataille des XVe, Ire et XIXe armées allemandes en mai 1944, tel que restitué aux services londoniens par les agents Micromégas
III - Tract anonyme distribué sous le manteau aux fonctionnaires de l’État de Vichy en poste dans la Haute-Garonne
IV - Dispositif et stationnement de la 157e division de réserve d’infanterie allemande, relevés par les agents Micromégas, et communiqués à la centrale Ajax
IV (Suite) - Dispositif et stationnement de la 157e division d’infanterie
Sources
Archives publiques
Documentation privée
Sources imprimées
Bibliographie
Remerciements
Index
Yves Mathieu est commissaire divisionnaire honoraire et ancien directeur départemental de la Sécurité publique. Il est aussi l’auteur de Une résistance franco-suisse et de Policiers perdus - Les GMR dans la Seconde Guerre mondiale.
La Milice n’avait pas l’exclusivité de la curiosité des agents du réseau Ajax. Une autre organisation était également très en vue. C’était la Gestapo. Son infiltration n’était pas des plus aisées, mais on sait qu’elle avait à son service des auxiliaires français. Elle les rémunérait bien, et leur octroyait de généreuses primes lorsqu’ils arrêtaient des Juifs, des réfractaires du STO ou encore des maquisards. Dans la région de Marseille, un de ces sbires était Charles Palmieri. C’est cet individu que Léon Théus va infiltrer par l’intermédiaire d’un agent Ajax qu’il met à sa disposition, en tant que chauffeur. L’homme – dont l’identité reste inconnue mais qui était sans doute gardien de la paix – ne faillira pas à sa mission. Il renseigna régulièrement Léon Théus, tenu ainsi au courant d’une bonne partie de la dommageable et pernicieuse activité de Palmieri au service de la Gestapo. Mais l’agent d’Ajax faillit bien être exécuté par son “patron”. En effet, à la fin de l’été 1943, ce policier avait réussi à subtiliser dans la poche du veston de Palmieri des photos qu’il avait ensuite remises à Théus. Celui-ci les avait insérées dans un courrier pour le BCRA. Or, l’avion transportant ce courrier ne put décoller du fait de l’intervention inopinée des troupes allemandes qui, après l’avoir fouillé, découvrirent les fameuses photos. Tenu au courant de l’incident, Palmieri ne tarda pas à conclure que seuls deux hommes pouvaient l’avoir trahi : son chauffeur ou un autre de ses proches. Comme il avait toute confiance en son chauffeur, il se détermina à faire de l’autre le coupable qu’il tua lui-même d’un coup de revolver.
Recension par Joël Drogland pour La Cliothèque, 30 mars 2022
"Cette étude est donc celle d'un fonctionnaire de police qui prend pour objet d'étude un réseau de résistance dont la spécificité réside en ce que ses effectifs furent en majorité des policiers, et qui fut un des plus importants réseaux de la France combattante [...]"
"[L'auteur] nous livre une étude historique précise et rigoureuse, appuyée sur des sources clairement identifiées [...] apportant ainsi une intéressante et utile contribution à l'histoire des réseaux de résistance, laquelle est moins avancée que ne l'est celle des mouvements de résistance."
Renée Michelangeli. AFCL : Bulletin de l'Association des familles de compagnon de la libération, N°16, Janvier 2022.
"Yves Mathieu retrace la riche histoire de son organisation {le réseau Ajax}, constituée autour d'Achille Peretti, et de ses acteurs régionaux, mobilisant tant les trajectoires personnelles que des statistiques globales, exploitant des documents aussi inattendus que les comptes financiers ou les vrais faux produits par le réseau.
Il étudie les techniques de noyautage et les méthodes de protection des populations persécutées par Vichy et les nazis : alerter du danger, Fournier des papiers, organiser les évasions, saboter les enquêtes, démasquer les traîtres. Les techniques de renseignement et de contre-espionnage sont également scrutées."