search

La Colombie en v.o.

18,00 €
TTC

par Diane Philips

Quantité

  Livraison en lettre suivie

3€ en France métropolitaine et à l'international, 8€ dans les DOM-TOM

Perle de l’Amérique latine, la Colombie renaît après des décennies de quasi guerre civile; sa vie culturelle est aussi intense que son potentiel touristique est grand. Terroir vibrant des rythmes chaloupés de la salsa et de la rumba, elle est aussi une contrée volcanique, au propre comme au figuré. Plus ancienne terre de métissage des Amériques, la Colombie est un pays d’une diversité inouïe où chaque vallée et chaque ville affirme une identité propre. Seul pays d’Amérique du Sud à posséder à la fois une côte caraïbe et pacifique, elle est pour moitié recouverte par l’Amazonie et pour moitié traversée par les Andes.

Organisé autour de 40 mots-clefs qui, de Aguacero (pluie torentielle) à Yagé (psychédélique local) en passant par Finca ou Muisca (peuple précolombien), mais aussi par Conflicto, Narcor et Patriarcado, résument l’esprit du pays, ce lexique amoureux rassemble pour chaque entrée une courte introduction éclairant les aspects de la Colombie sous un angle historique, géographique ou anecdotique, un texte littéraire en version originale, sélectionné avec soin, et, le cas échéant, sa traduction. Un joli petit livre bilingue qui invite à suivre les pas tracés par les textes.

Fiche technique

Référence
460952
ISBN
9782350309521
Hauteur :
20 cm
Largeur :
10 cm
Nombre de pages :
296
Reliure :
broché

SOMMAIRE

Préface de la collection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17

AGUACERO [AVERSE] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20

Álvaro Mutis, Exilio

AMAZONAS [AMAZONE] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24

José Eustasio Rivera, La vorágine

ANDES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32

Ignacio Piedrahíta, Grávido río

RBOL [ARBRE] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38

Sara Jaramillo Klinkert, Donde cantan las ballenas

ARTE [ART] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44

Juan Forero, Débora Arango

BOGOTÁ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .54

Fanny Buitrago, En torno al frenesí

BOLÍVAR, SIMÓN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .58

Fernando González, Los negroides

CAFÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .66

José Manzo Perroni, Moliendo café

CALI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .70

Andrés Caicedo, Vacíos

CARIBE [CARAÏBE] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .78

Meira Delmar, Palabras al mar. Memoria

CARTAGENA DE INDIAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .82

Vanessa Rosales Altamar, Mujer Incomoda

CINE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .88

Ciro Guerra, El abrazo de la serpiente

COLIBRÍ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .94

Cristina Bendek, Los cristales de la sal

COLONIZADOR [COLONISATEUR] . . . . . . . . . . . . . . . . . .98

William Ospina, Ursúa

CONFLICTO ARMADO [CONFLIT ARMÉ] . . . . . . . . . . . .104

María Mercedes Carranza, La patria

DESIGUALDAD [INÉGALITÉ] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .108

Juan Sebastián Fernández Gartner, Social climber

DESPLAZAMIENTO FORZADO [DÉPLACEMENT FORCÉ] . .114

Gloria Patricia Nieto, Declaración de amor

FARC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .124

Santiago Gamboa, Será larga la noche

FINCA [FERME] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .130

Héctor Abad Faciolince, El olvido que seremos

FRUTAS [FRUITS] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .136

Esther Fleisacher, Instante


G
ABO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .140

José Eduardo Agualusa, Borges no inferno


G
UARO [AGUARDIENTE] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .148

Darío Semper Bernal, Elogio del aguardiente

IGLESIA [ÉGLISE] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .156

Marvel Moreno, En diciembre llegaban las brisa

JERGA [ARGOT] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .160

Valen Jesper, Palabras colombianas


K
OGI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .170

Wade Davis, One River


L
EYENDA [LÉGENDE] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .178

La creación de los Kogis


L
LANERO [HABITANT DE LA PLAINE] . . . . . . . . . . . . .186

Rafael Bolívar Coronado, Alma llanera

MAGDALENA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .190

José Asunción Silva, Paisaje tropical


M
EDELLÍN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .194

Gonzalo Arango, Medellín, a solas contigo


M
UISCA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .204

Luis Zalamea, Leyenda de Guatavita

NADAÍSMO [NADAÏSME] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .212

Gonzalo Arango, Los nadaístas

NARCO [NARCOTRAFIQUANT] . . . . . . . . . . . . . . . . . . .220

Richard Marazano & René Durand, Cuervos

NEGRO [NOIR] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . .  . .224

Mary Grueso, Esberta parmera

PACÍFICO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  . . . . .228

Amalia Lu Posso Figueroa, El Galandro

PALENQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .242

Romulo Bustos Aguirre, Palenquera

PATRIARCADO [PATRIARCAT] . . . . . . . . . . . . . . . . .246

Piedad Bonnett, Machismo femenino

RUMBA [FÊTE] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .254

Andrés Caicedo, ¡Que viva la música!

SALSA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .258

Rubén Blades, Plástico


T
IGRE [JAGUAR] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .268

Hebert Rodríguez García, Mirar

URABÁ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .272

Élisée Reclus, Voyage à la Sierra Nevada...

WAYUU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  . . .278

Vito Apüshana, Piushi-warattüi


Y
AGÉ [AYAHUASCA] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .282

Christian Funder, Grandmother Ayahuasca


C
ARTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .291

INDEX DES NOMS DE LIEUX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .293

Diane Philips est éditrice et écrivaine. Elle a enseigné au lycée Gimnasio à Carthagène des Indes et à l’Alliance française de Colombie. Elle est notamment l’auteure de Psychotropiques (L’Harmattan, 2018), et co-auteure de Genet, Les Bonnes, le Balcon (Atlande, 2020).

LA COLOMBIE EN V.O.

Dans les nuits métisses qui s’élevaient de l’herbe,

de jeunes chevaux, ombres courbes, brillantes, ébranlaient la terre de leur sabot de bronze.

De noires étoiles souriaient dans l’ombre de leurs dents en or.

Puis, d’entre de grandes feuilles, sortait lentement le monde.

Aurelio Arturo, Morada al Sur, 1945

Mon premier souvenir est une impression de saturation. Cacophonie de voix, de mélodies, de moteurs et de klaxons, couleurs vives, vibrantes, odeurs puissantes. Comme si quelqu’un avait augmenté le volume et la balance des couleurs de mon cinéma intérieur. L’Europe semble pastel et feutrée en comparaison. Et puis les mois sont devenus des années – 2013, 14, 15, 16... je sortais à peine de la fac, c’est en Colombie que j’ai grandi. Et cherché à comprendre. Comment les héritages européens et africains se tissaient avec des cultures millénaires fondamentalement autres pour créer une identité unique, un creuset de créativité, une manière d’être et de vivre que je ne peux qualifier que d’étrange familier. Comment l’influence puissante des États-Unis, la culture des centres commerciaux infor- maient encore ce mélange. Des malls étincelants de néons, des malocas de palme construites comme il y a six mille ans, et des villas coloniales à colonnes...

Seul un tel pays aurait pu donner naissance à un Gabriel García Márquez. Et pourtant, comme on le connaît peu, ce pays !

Les Européens d’autrefois y cherchèrent l’eldorado et crurent qu’il leur échappait. Pourtant... Seul le Brésil abrite une plus grande biodiversité, et il y a en Colombie plus d’espèces d’oiseaux et d’orchidées que partout ailleurs sur la planète. Et la jungle, la plage, les cimes enneigées, le désert et d’immenses savanes. Cinglante ironie, la signature de la paix et le désar- mement des FARC ont été désastreux pour les écosys- tèmes colombiens, car les guérilleros protégeaient les forêts de l’exploitation des grands conglomérats. Eldorado chanté par les fascinantes cosmogonies kogi, muisca, ticuna, wayuu, etcetera – il y a plus de cent peuples précolombiens, et chacun d’entre eux perpétue ses savoirs et savoir-faire botaniques, textiles, médicinaux. Eldorado des mélodies, aussi : il n’y a pas que Shakira dont les hanches ne mentent pas, et on danse en Colombie sur un millier de styles musicaux : bachata, bambuco, batucada, boléro, bomba, bunde, calypso, champeta, contradanza, cumbia, currulao, joropo, merengue, pasillo, porro, ranchera, rap, reggaeton, rock, salsa, tango, vallenato...

Eldorado de poésie. Lire les autrices et auteurs colombiens, c’est commencer à voir et à comprendre, à faire avec eux l’archéologie du présent, à embrasser ce pays dans toutes ses fertiles contradictions. Le sable nacré des Caraïbes et la chappe de plomb catholico- coloniale qui pèse sur les femmes de Barranquilla, dans les romans de Marvel Moreno. La nuit qui tombe sur Medellín et le parfum de sève qui s’élève, les employés de bureau et les obsédés de billard, dans les textes de Gonzalo Arango. Les extases intoxiquées, les matins livides au sortir des boîtes des bas- quartiers de Cali, dans l’œuvre de Andrés Caicedo. Et tant d’autres, romancières et romanciers, poétesses et poètes, philosophes, journalistes, scénaristes... Tant d’autres dont l’œuvre nous est déjà parvenue, tant d’autres inconnus en France, et que j’ai aimé traduire dans ces pages – parce qu’il vaut mieux trahir qu’ignorer? Milan Kundera (qui savait ce que c’était que de vivre dans un pays en guerre intestine) a dit un jour que la littérature était l’“écho du rire de Dieu”. Pues, la literatura colombiana ríe a carcajadas.

Vous pouvez retrouver les premières pages du livre à feuilleter en cliquant sur le lien ici.