La fabrique des saints
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La fabrique des saints

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par Augustin Mohrer

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Et en lettre suivie pour la France métropolitaine !

Qu’est-ce qu’un saint ? Comment devient-on saint ? Qui décide ? Suivant quels critères ?

L’Église a reconnu plus de 10 000 saints et 2500 sont en attente de canonisation. A priori,est reconnu comme siégeant au paradis et donc saint celui ou celle dont la vie a été édifiante et qui, ayant au ciel l’oreille de Dieu, peut être “suppliqué“ avec succès.

Mais à y regarder de plus près, la sanctification est aussi un enjeu politique et économique. Reconnaître un saint en son sein permet à l’Église d’honorer une communauté. Disposer d’un saint permet à une localité de rayonner et d’attirer. La sanctification traduit un rapport de pouvoir et un échange.

À l’aide d’outils d’analyse économique, l’auteur s’interroge sur des sujets aussi étonnants que pertinents : les avantages comparatifs de la religion chrétienne, le coût de fabrication d’un saint, sa rentabilité, la “mutualisation” des saints lors des canonisations collectives, etc. Cette analyse rigoureuse se double de récits et d’anecdotes savoureuses qui donnent à l’ouvrage l’attrait d’un roman.

Fiche technique

Référence
460722
ISBN
9782350307220
Hauteur :
21 cm
Largeur :
15 cm
Nombre de pages :
240
Reliure :
broché

AVEC UNE MAUVAISE FOI ÉVIDENTE

LES SAINTS, COMBIEN DE DIVISIONS ?

L’ESSOR DU CHRISTIANISME, POURQUOI ?

ET PUIS VINT NICÉE, L’ÉGLISE EN ORDRE

LES SAINTS DE L’ANCIEN TESTAMENT

LES SAINTS MARTYRS

LES SAINTS NOBLES

LES SAINTS SPONSORISÉS

LES SAINTS POLITIQUES ET SOCIAUX

LES SAINTS MONDIALISÉS

ET MAINTENANT ?

ANNEXES

GLOSSAIRE

INDEX

Augustin Mohrer est professeur d’économie. Passionné par les questions religieuses, il a participé à la réalisation de différents documentaires, notamment sur le concile de Nicée, sur les derniers jours de Jésus et sur l’hérésie cathare. Il a également été, sous pseudonyme, partie prenante dans la rédaction d’un ouvrage qui fait référence sur Ernest Renan.

Manière moins onéreuse, plus originale, d’acquérir des reliques : le vol entre entités religieuses. Ainsi que le laisse entendre l’historien médiéviste Hubert Silvestre, le principe du larcin entre paroisses est, sinon toléré, du moins justifié : “Les Romains sont trop bien pourvus, il leur est impossible de rendre un culte convenable à tous ces saints, lesquels, en revanche recevront ailleurs les honneurs mérités.”
Louis de Combes, dans son ouvrage La vraie croix perdue et retrouvée, détaillera plaisamment les mécanismes du larcin :

Teutsige, moine du monastère de Hautvilliers, trompant la surveillance du sacristain, se cacha dans le sanctuaire, y demeura la nuit et vola très habilement un reliquaire contenant le tronc embaumé de sainte Hélène.
Il fut assez heureux de quitter Rome sans éveiller les soupçons et pour atteindre Hautvilliers sans encombre.
Au Ministère son histoire ne trouve que des incrédules. Teutsige pour prouver aux religieux qu’il avait apporté dans les plis de son manteau les restes de l’inventrice de la vraie Croix, jeûna trois jours et se soumit à l’épreuve de l’eau. […] L’ordalie [jugement de Dieu par la torture NdA], elle-même ne parut pas suffisante, car les bons religieux députèrent trois de leurs frères à Rome et ne se déclarèrent satisfaits que lorsque ces derniers revinrent avec une réponse favorable et le corps du bienheureux Polycarpe qui leur fut octroyé par surcroît.

Dieu, de fait, prend le parti des larrons en raison de leur grande piété !
Cette rage à se procurer des reliques prendra parfois des chemins plus radicaux.
En venir aux menaces, aux mains ou aux poings n’était pas chose rare. Mille anecdotes, aujourd’hui rocambolesques, courent sur ces pugilats.
C’est ainsi qu’un abbé du monastère de Bâle serait parvenu, poignard en main, à enlever à un moine grec un morceau de la vraie Croix, des os de saint Jean-Baptiste, plus un bras de saint Jacques.
Ecchymoses, tuméfactions et autres blessures, devant la couche mortuaire d’un probable futur saint, fruits d’une véritable bataille rangée entre les religieux de Poitiers et ceux de Tours, pour prendre possession du corps du défunt futur saint Martin.

Voir l'article de Paul Turban dans Les Échos à l'occasion de la canonisation de Charles de Foucauld : "Canonisation de trois Français : devenir saint a un coût, mais ça peut rapporter gros".

Extrait :

Deux miracles et plusieurs milliers d'euros

Comme l'explique Augustin Mohrer, professeur d'économie et auteur de La fabrique des saints (éd. Atlande), "la papauté a repris la main sur les canonisations au XVIe siècle, alors qu'avant, ce sont les évêques qui en décidaient". À cette occasion, la procédure s'est aussi alourdie. Au terme d'une enquête très précise pour vérifier la probité et les mérites du défunt, une positio est rédigée, sorte de synthèse qui peut faire plusieurs milliers de pages. Cette positio est envoyée au Vatican pour examen. Si elle est jugée conforme aux attentes de l'Église, la "cause" peut voir reconnaître "l'héroïcité de ses vertus" qui font d'elle un "vénérable". [...] Or, cela a un coût. Augustin Mohrer avance le montant de "1500.000 euros en moyenne", financés par les diocèses, les communautés religieuses et/ou les dons des fidèles.