L'Ombre du soir

“Le bonheur est pour les âmes vulgaires”

L’Ombre du soir est le nom dont l'écrivain italien Gabriele d'Annunzio a baptisé une célèbre statue étrusque. Cette statuette, troublante par son mystère et sa beauté, hante Léa, l'héroïne du roman, parce qu'elle lui rappelle la douleur de l'amour perdu, Liam. La jeune femme, musicienne de profession, traverse ce récit d'apprentissage sur nos errances personnelles et amoureuses de la fin du vingtième siècle.

Entre ardeur et tristesse, Léa s'accroche comme elle peut à son archet pour ne pas sombrer. Le récit est peuplé de personnages troublants et inoubliables, tels Sam Rafaelson le professeur de violon, Nathan Katz l'altiste suicidaire, François Bourbon l'insoumis, avec sa verve et ses addictions diverses, Léa Weisberger, fondatrice du quatuor du même nom, mais aussi Livia son amie, belle âme douloureuse dont le père s'est volatilisé sous Vichy. Certains sont de véritables astres noirs : ils disposent d'un pouvoir toxique étonnant, dans leur arrogance de bourgeois bohèmes ou jupitériens. Ainsi de ce médecin et psychothérapeute parisien, promoteur de l’association R.E.V.E.A.L. (Rassemblement d’Éveil Émotionnel Associatif Libre) ou de Bettina, l'intellectuelle française issue d'une famille autrichienne aux sympathies nazies…

Quel héritage, celui du nazisme ou celui de la Shoah, l'emportera dans le cœur de Liam, austro-irlandais héritier malgré lui de ces métissages européens et suprême amour de Léa ?

L’Ombre du soir et le précédent roman de l’auteur, L’étoile manquante, forment un diptyque, même s'ils constituent deux entités indépendantes qui peuvent être lues séparément.