La vérité
Jean-Philippe Milet
France met. & monde : 3€ jusqu'à 25€, 6€ jusqu'à 50€, 9€ jusqu'à 100€, 12€ au-delà 100€ DOM-TOM : 8€
Un parcours à travers l'histoire des idées pour préparer l'un des thèmes de l'agrégation de Philosophie.
Fiche technique
- Référence
- 460632
- ISBN
- 9782350306322
- Hauteur :
- 17,8 cm
- Largeur :
- 12 cm
- Nombre de pages :
- 448
- Reliure :
- broché
- Format :
- poche
Préambule 15
Introduction
L’acheminement vers le vrai dans l’élément du poème 21
Inquiétude 25
Le spectre de la non-vérité 25
De la parole 26
Le pôle de la parole 26
Deux éclaircissements poétiques sur le vrai comme problème 28
Éclats du vrai – en plus d’une langue 33
Variations sur la chose 33
En plus d’une langue 37
Cheminement 45
Chapitre premier
La logique du vrai
ou la sagacité du regard bien orienté
Ontologie et logique formelle (Aristote) 53
“Être vrai” :
le vrai comme discours, la vérité comme comportement 54
Le vrai comme discours 26
Du vrai en lui-même 57
Le vrai comme comportement 61
Le pôle ontologique de la logique ou l’onto-logicité du vrai 63
L’installation ontologique dans les conditions de l’énonciation : les sens multiples de l’Être 65
L’ontologie de la logique 67
L’ontologie de la Métaphysique 71
L’apophantique formelle
ou la consistance ontologique du formalisme 76
De la science 76
De la Sophistique :
généalogie, archéologie, réceptions, explications 79
Du syllogisme ou de l’apophantique formelle 92
Du discours de vérité comme comportement 101
L’exigence du scepticisme (Pyrrhon, Pascal) 111
La voie sceptique. Quelques repères 112
Des antilogies 115
Irrésistibles évidences. Pascal 125
De l’évidence sensible au cœur 127
De quelques régimes de vérité, selon leur logicité 131
Le calcul de la vérité (Leibniz) 141
Le dénouement de la mathématique et de la logique :
le projet cartésien de mathématique universelle 143
La métaphysique leibnizienne du calcul des vérités 147
Le calcul des vérités comme logique 157
La logicité présentative du vrai dans les savoirs 165
La logique du contenu comme logique de la forme
(Husserl, Logique formelle et logique transcendantale) 173
Le geste phénoménologique 175
De la logique formelle comme ébauche nécessairement inachevée du logique 178
De la logique transcendantale 182
Kant 182
Husserl 185
Chapitre II
La poétique du vrai :
artifices, leurres, jeux avec la vérité
La poésie comme art de présenter le vrai (Platon) 201
Le sens du poétique 202
Rhétorique, sophistique 207
L’espacement poétique du dire vrai 211
Les artifices du discours de vérité 216
Le travail comme expérience de la vérité (Marx) 223
Le travail comme sol du vrai 224
De l’idéologie 229
De la théorie 237
Les jeux du dévoilement (Heidegger) 245
Le jeu du vrai, en ses œuvres 246
Le jeu du dévoilement exposé au danger de l’artifice 249
L’usage de l’artifice littéraire 254
Chapitre III
La pathétique du vrai :
écritures de l’enquête, entre mesure et démesure
Le tragique ou la révélation du destin (Sophocle) 261
Le sens de la crise tragique :
la césure, la pure parole, le temps du monstrueux 262
Le calcul de l’œuvre ou le rythme du dévoilement 267
La piste du crime : l’abjection des aveux (Jacques Jouet) 273
L’intrigue 273
Le champ du dévoilement 275
Les blessures de la vie ou la pathétique de l’écriture (Marguerite Duras) 283
De la littérature comme parole de vérité 284
Douleurs 287
Chapitre IV
L’éthique du vrai
Se méditer : la vertu du vrai (Descartes) 299
La vertu des Méditations 300
Élisabeth ou la vraie vie 308
S’épanouir. Le bonheur du vrai (Spinoza) 311
Les promesses du Traité 312
Les fruits de l’Éthique 316
Le dispositif conceptuel de l’ontologie 316
De la connaissance 319
La connaissance vraie comme joie et chemin de la béatitude 323
Se diagnostiquer (Nietzsche) 333
De la vérité comme idole 334
Du schématisme 338
L’art du diagnostic (Nietzsche, Foucault) 341
Se décider :
la cause du vrai (Foucault, Platon, Heidegger, Ponge) 349
Liberté et vérité (Foucault) 351
La cause de Socrate ou la leçon d’Alcibiade 354
Le retour aux choses mêmes 356
Variations sur la chose : essai de topologie 356
Variations sur la décision : la responsabilité à l’œuvre 359
Le parti pris des choses 370
Conclusion
Le négatif, le voile, le signe
Le Négatif (Hegel) 377
Le dialectique 378
Le dialectico-spéculatif 380
L’exigence du concret 386
Le savoir absolu 390
Le Voile (Roger Munier) 395
Le Signe (Parménide) 399
Outils
Glossaire 411
Bibliographie 417
Sujets de dissertation 423
Notes 425
Jean-Philippe Milet, agrégé et docteur en Philosophie, est ancien directeur de programme au Collège international de philosophie et professeur en première supérieure au lycée Henri IV.
Dire le vrai, c’est ne pas se tromper : position du savoir. Dire la vérité, c’est ne pas mentir : position de la foi jurée. Mais un état de choses peut être vrai, comme l’or, faux comme la fausse monnaie ; un homme peut être vrai ou authentique, cela se dit aussi du sentiment. Il y a les fausses promesses, insincères. Il y a les incohérences du discours, de celui ou de celle qui dit une chose et son contraire : erreur ou duplicité, allez savoir. Heureusement, il y a la force de l’évidence : est-ce la chose qui brille de son éclat, ou quelque lumière que l’esprit se persuade d’apercevoir en soi ? Là encore, allez savoir… Toujours est-il que, pensée ou état de choses, le vrai se dit, d’une parole en laquelle quelque chose se montre – dans le meilleur des cas : à moins que quelque chose ne se monte, à la faveur d’une ruse, d’un stratagème ? Monstration ou montage, et nous voilà entre confiance et défiance. Preuve que nous craignons que la vérité ne se dise pas, qu’elle ne se travestisse, qu’en se figurant, à force d’images, comparaisons, simulacres et flatteries de toutes sortes, elle ne se transfigure voire ne se défigure… Mais là pourrait bien être l’ultime ruse de la parole dite “de vérité” : en redoutant toutes les modalités de la vérité par défaut, mensonge ou erreur, leurre de ce qui se donne pour évidence, à laquelle nous nous persuadons de croire – ce qu’on appelle ordinairement illusion -, nous ne voyons pas ce que pourrait bien avoir de redoutable la vérité par excès… Accès de sincérité de qui vous dit vos quatre vérités, de qui n’est pas “dans la vérité” comme on dit, parce qu’il n’a pas compris que le propre d’une parole de vérité n’est pas seulement sa pertinence mais son opportunité. Comme si la vertu de la vérité résidait, entre défaut et excès, dans cette mesure depuis laquelle se laissent discerner les risques du défaut et de l’excès. Affaire de rectitude, de bonne orientation de la pensée vers les choses – vers la vérité des choses, les choses mêmes. On serait “dans la vérité” en sachant quand dire la vérité – ou quand ne pas la dire…