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Une histoire mondiale de l'olympisme

25,00 €
TTC

1896-2024

Dirigé par Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch, Daphné Bolz, Yvan Gastaut, Sandrine Lemaire et Stéphane Mourlane

Quantité

  Livraison en lettre suivie

3€ en France métropolitaine et à l'international, 8€ dans les DOM-TOM

130 ans d'histoire olympique revisités à travers 36 passionnants articles réunissant les meilleurs spécialistes internationaux de l’olympisme, venus de différents horizons disciplinaires.

Fiche technique

Référence
460869
ISBN
9782350308692
Hauteur :
21 cm
Largeur :
15 cm
Nombre de pages :
474
Reliure :
broché

Sommaire

Préface

Antoine Petit 29

Introduction

Nicolas Bancel, Pascal Blanchard,
Gilles Boëtsch, Daphné Bolz, Yvan Gastaut,
Sandrine Lemaire & Stéphane Mourlane
33

Partie 1
Des Jeux Olympiques sous influences (1896-1920)

Le rétablissement des Jeux Olympiques
(Athènes 1896)
Christina Koulouri 51

Les Jeux Olympiques de 1900 ont-ils eu lieu ?

Pascal Ory 63

Les Jeux Olympiques de St. Louis 1904
et l’enjeu anthropologique
Fabrice Delsahut 69

Berlin 1916 et Anvers 1920: de la guerre à la paix ?

Michael Krüger 81

Perspectives

Les valeurs olympiques. Un enjeu et un héritage

Michaël Attali 91

Partie 2
L’Europe des totalitarismes (1920-1945)

Paris 1924, entre parcimonie
et rayonnement français
Paul Dietschy 107

Los Angeles 1932, les États-Unis entrent en scène

Philippe Tétart 119

Berlin 1936, une victoire du nazisme ?

Daphné Bolz 131

“Vaincre et nous vaincrons”.
L’Italie fasciste au miroir de l’olympisme
Stéphane Mourlane 143

Perspectives

Contrepoint rouge
ou les tentatives soviétiques de créer
des Jeux Olympiques prolétaires (1921-1951)
Didier Rey 155

Partie 3
L’impact de la guerre froide (1945-1984)

Les Jeux Olympiques
dans la guerre froide (1948-1976)
Sandrine Lemaire et Guillaume Bourel 167

Défendre les lauriers, vaincre dans l’ombre.
Les États-Unis et les Jeux Olympiques (1972-1984)
François Doppler-Speranza 179

L’URSS et l’organisation des Jeux Olympiques
face aux défis de la guerre froide
Yannick Deschamps 191

L’Afrique et les Jeux Olympiques
avant les décolonisations (1945-1960)
Pascal Charitas 203

Perspectives

Le CIO à l’épreuve de la guerre froide :
entre remise en question et évolutions
Carole Gomez 215

Partie 4 Revendications et ruptures (1968-1990)

Mexico 68. Le basculement de l’ordre du monde

Pascal Blanchard 227

Montréal 1976,
l’affirmation d’une “puissance africaine” ?
Nicolas Bancel 239

L’Afrique et les Jeux Olympiques
après les décolonisations (1960-1990)
Sylvère-Henry Cissé 251

Le temps des boycotts

Dominic Thomas 263

Séoul 1988, croisement d’époques

Yvan Gastaut 273

Perspectives

Le CIO et la lutte contre le dopage

Fabien Ohl 285

Partie 5
Les défis du gigantisme (2000-2020)

Pékin 2008, la Chine entre enjeux

Gabriel Bernasconi 301

Londres 2012,
des Jeux Olympiques exemplaires ?
Vassil Girginov 313

Mondialisation et évolution
de la gouvernance du CIO
Emmanuel Bayle 325

Les Jeux Olympiques de Tokyo
et l’épidémie COVID-19
Gilles Boëtsch 339

Perspectives

Les impacts du professionnalisme

Pierre-Olaf Schut 351

Partie 6
Enjeux et problématiques olympiques

Paralympisme et Olympisme.
Pour une histoire-monde de la mise en spectacle
des performances extraordinaires
Anne Marcellini 363

CIO et lex sportiva
Didier Poracchia 375

L’avenir (non) durable des Jeux Olympiques

Sven Daniel Wolfe, David Gogishvili et Martin Müller 387

Sexe, genre et performance olympique :
des contrôles de sexe imposés aux sportives
Anaïs Bohuon 397

La question de l’apolitisme du CIO face aux régimes non démocratiques

Lukas Aubin 409

Postface & conclusion

L’olympisme, un avenir ?

Georges Vigarello 421

Annexes

Bibliographie 441

Programme 467

Spécialistes renommés dans leur domaine, Nicolas Bancel (histoire coloniale française, du sport et des mouvements de jeunesse), Pascal Blanchard (histoire coloniale et co-directeur du groupe Achac), Gilles Boëtsch (directeur de recherche au CNRS) et Sandrine Lemaire (co-directrice du groupe Achac) ont codirigé plusieurs ouvrages à succès tel que Sexe, race & colonies (2018).

Ils ont associé à la direction de cet ouvrage :

Daphné Bolz, docteure en sociologie et en sciences du sport de l’université de Strasbourg et de Berlin et actuellement chercheuse à l’International Centre for Sport History and Culture à Leicester (UK) ;

Yvan Gastaut, maître de conférences d'Histoire à l’Université Côte d’Azur, spécialiste de l'immigration en France et de ses rapports avec le sport, ainsi que de l'histoire du football ;

Stéphane Mourlane, maître de conférences en Histoire contemporaine à Aix-Marseille Université et enseignant à Sciences Po Paris.

Avec la participation de :

Michaël Attali est professeur à l’Université Rennes 2, directeur du laboratoire VIPS2 (Valeurs, Innovations, Politiques, Socialisations et Sports). Ses travaux portent sur les processus de dissémination du sport étudiés dans une perspective historique. Il est attentif aux effets des dispositifs de prise en charge de la jeunesse sur le temps long, l’ame- nant à interroger l’histoire du sport sous l’angle des héritages. Auteur de nombreux ouvrages et travaux, il a notamment publié “Olympic education in France: a legacy issue or the promotion of a model in crisis?”, Social Sciences, vol. 11, n° 62, 2022 (avec François Le Yondre) ; L’Héritage social d’un évènement sportif. Enjeux contemporains et analyses scientifiques, Presses universitaires de Rennes, 2021 ; Le Sport et ses valeurs, La Dispute, 2004.
Lukas Aubin est directeur de recherche à l’Institut des relations inter- nationales et stratégiques (IRIS), docteur en études slaves, spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport, et membre du Centre de recherches pluridisciplinaires multilingues (CRPM) de l’Université Paris Nanterre-Université Paris Lumières. Il est l’auteur de plusieurs travaux, dont La Sportokratura sous Vladimir Poutine. Une géopolitique du sport russe, Bréal, 2021; Géopolitique de la Russie, La Découverte, 2022 ; Atlas géopolitique du sport, Autrement, 2022.
Nicolas Bancel est historien, professeur ordinaire à l’Université de Lausanne, chercheur au Centre d’histoire internationale et d’études politiques de la mondialisation et codirecteur du Groupe de recherche Achac. Il est spécialiste d’histoire coloniale, postcoloniale et de l’his- toire du corps. Il a notamment publié ou codirigé une soixantaine d’ouvrages dont Décolonisations? Élites, jeunesses et pouvoirs en Afrique occidentale française (1945-1960), Publications de la Sorbonne, 2022; Le Postcolonialisme, Presses universitaires de France, 2022; Sports in Postcolonial Worlds, Routledge, 2017 (avec Thomas Riot et Stanislas Frenkiel). Il est directeur scientifique depuis 2019 du programme “Histoire, Sport & Citoyenneté” autour de l’histoire des Jeux Olympiques.
Emmanuel Bayle est professeur de gestion du sport à l’Institut des Sciences du Sport de l’Université de Lausanne (ISSUL). Il travaille sur la gouvernance, le management et la performance des organisations olympiques. Il a publié de nombreux ouvrages et articles de recherche, et notamment “Olympic social responsibility: a challenge for the future”, Sport in society, n° 11, 2015 ; “Les cinq configurations de régulation du sport mondial”, Jurisport, n° 222, 2022. Il a réalisé de nombreux mandats et actions de formation continue auprès des institutions sportives internationales.
Gabriel Bernasconi est docteur en histoire et travaille au sein du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et auprès de l’Académie nationale olympique française depuis 2002. Aujourd’hui responsable du secteur Culture et Olympisme du CNOSF, il y coordonne notamment le Club France de l’Olympisme, fondé en 2022. Il a notam- ment publié La Longue Marche olympique chinoise, Atlantica, 2008 ; “La politique olympique et sportive chinoise”, in Philippe Tétart, Pierre Milza, Francois Jequier (dir.), Le Pouvoir des anneaux: les Jeux Olympiques à la lumière de la politique, Vuibert, 2004; “Les Jeux régionaux, manifestations de proximité”, in Thierry Terret (dir.), Histoire du sport et géopolitique, L’Harmattan, 2011.
Pascal Blanchard est historien, chercheur-associé au Centre d’histoire internationale et d’études politiques de la mondialisation (Lausanne/ UNIL), codirecteur du Groupe de recherche Achac, spécialiste en histoire contemporaine et documentariste (Les Bleus, une autre histoire de France; Noirs de France; Sauvages. Au cœur des zoos humains; Décolonisations. Du sang et des larmes et la série de films courts Champions de France). Il a codirigé ou dirigé une soixantaine d’ou- vrages, notamment Décolonisations françaises. La chute d’un Empire, Éditions de La Martinière, 2020 (avec Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire); Le Racisme en images, Éditions de La Martinière 2021 (avec Gilles Boëtsch); Colonisation & propagande. Le pouvoir de l’image, Le Cherche Midi, 2022 (avec Sandrine Lemaire, Nicolas Bancel, Dominic Thomas et Alain Mabanckou). Il dirige depuis 2019 le programme “Histoire, Sport & Citoyenneté” autour de l’histoire des Jeux Olympiques.
Gilles Boëtsch est directeur de recherche émérite au CNRS. Il est membre de l’International Research Laboratory (ESS) dont le siège est à Dakar. Anthropobiologiste, il travaille sur le corps et la santé. Auteur de nombreux ouvrages et travaux, il a notamment codirigé les ouvrages suivants : Psychologie sociale du masque. Histoire et actua- lité, Atlande/Atlantique, 2022 (avec Didier Lepelletier et Catherine Leport) ; Sexe, race & colonies. La domination des corps du XVIe siècle à nos jours, La Découverte, 2018 (avec Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, Christelle Taraud, Dominic Thomas); Dictionnaire du corps, CNRS Éditions, 2018 (avec Bernard Andrieu); Santé et société en Afrique de l’Ouest, CNRS Éditions, 2015 (avec Lamine Gueye, Enguerran Macia et Yannick Jaffré).
Anaïs Bohuon est professeure des universités à l’Université Paris- Saclay, chercheuse au laboratoire Complexité, innovations, activités motrices et sportives (CIAMS) et socio-historienne du sport, du corps et du genre. Ses recherches portent sur l’histoire sociale et politique des “contrôles de sexe” au sein des compétitions sportives. Elle a notamment publié Le test de féminité dans les compétitions sportives : une histoire classée X?, Éditions iXe, 2012; “Performance sportive et bicatégorisation sexuée. Le cas de María José Martínez Patiño et le problème de l’avantage ‘indu’”, Genèses, n° 115, 2019 ; “‘Ni de seins, ni de règlement’: l’athlète Violette Morris ou le procès de l’identité sexuée de l’entre-deux-guerres”, 20&21, Revue d’histoire, n° 152, 2021.

Daphné Bolz est historienne, professeure à l’Université de Rouen Normandie (CETAPS UR 3832). Ses travaux portent sur les enjeux poli- tiques, sociaux et culturels des pratiques physiques en Europe de la fin du XIXe au milieu du XXe siècle, tout particulièrement en Allemagne, en Italie, en Grande-Bretagne et en France. Elle s’intéresse notamment aux politiques sportives, aux espaces des pratiques, à l’architecture sportive et à l’olympisme dans une perspective d’histoire transnatio- nale. Elle a notamment publié Les Arènes totalitaires. Fascisme, nazisme et propagande sportive, CNRS Éditions, 2008; “Physical education and bodily strengthening on either side of the Rhine: A transnational history of the French bill on Physical Education and its German reception (1920-1921)”, Sport in History, 2021 (avec Jean Saint-Martin) ; European Studies in Sports History, vol. 14, Special Issue Youth and Physical Education in History, 2021 (avec Patrick Clastres).
Guillaume Bourel est agrégé d’Histoire et enseignant en Classes préparatoires aux Grandes Écoles au lycée Fénelon à Paris. Il a dirigé des manuels d’histoire destinés aux lycées aux éditions Hatier et colla- bore au site L’histoire par l’image de la Réunion des Musées Nationaux.
Pascal Charitas est historien du sport et de l’olympisme, maître de conférences à l’Université Paris Nanterre, membre du Laboratoire ISP (Institut des Sciences sociales du politique, UMR 7220). Ses travaux portent sur les jeux régionaux, les coopérations sportives franco-afri- caines, le sport, l’olympisme et les relations internationales. Auteur de nombreux travaux, il a notamment publié “A More Flexible Domination : Franco-African Sport Diplomacy during Decolonization, 1945-1966”, in Heather L. Dichter, Andrew L. Johns (dir.) Diplomatic Games. Sport, Statecraft and International Relations since 1945. An Anthology of Sport after the Second World War, University Press of Kentucky, 2014 ; “Imperialisms in the Olympics of the Colonization in the Postcolo- nization : Africa into the International Olympic Committee, 1910-1965”, International Journal of the History of Sport, vol. 32, n° 7, 2015; “Sport in Africa”, in Robert Edelman, Wayne Wilson (dir.), The Oxford Handbook of Sports History, Oxford University Press, 2017.

Sylvère-Henry Cissé est auteur, conférencier, journaliste presse, télé- vision et radio, intervenant sur de nombreux sujets autour du sport depuis 1998. Auteur de nombreuses contributions sur le sport, il a également présidé le Club Sport & Démocratie, club citoyen de réflexions et d’actions fondé en 2013. Il a dirigé les dossiers théma- tiques “Le sport gouverne-t-il le monde?”, France Forum, n° 56, 2014 et “Repenser l’Afrique”, France Forum, n° 66, 2017 et réalisé ou coréalisé de nombreux documentaires, dont CAF 60 ans de football africain, 2017 et Noires Mémoires, 2005.
Fabrice Delsahut est historien, maître de conférences habilité à diriger des recherches, enseignant à l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (INSPE) de Paris-Sorbonne et membre du laboratoire L-Vis (Lyon 1). Il est spécialiste des Jeux Olympiques et des cultures sportives nord-amérindiennes et a publié de nombreux ouvrages et travaux dont Les Hommes-libres et l’Olympe. Les sportifs oubliés de l’histoire des Jeux Olympiques, L’Harmattan, 2004 ; “Races on Exhibit at the 1904 St. Louis Anthropology Days”, in Nicolas Bancel, Thomas David, Dominic Thomas (dir.), The Invention of Race: Scientific and Popular Representations of Race, Routledge, 2014; Les jeux des Indiens d’Amérique du Nord. Étude ethno-historique, L’Harmattan, 2018.
Yannick Deschamps est docteur en histoire contemporaine de l’Université de Strasbourg, attaché temporaire d’enseignement et de recherche au sein de la Faculté des Sciences du sport de l’Université de Picardie Jules Verne et membre du Centre d’Histoire des Sociétés, des Sciences, et des Conflits (CHSSC). Ses recherches sont axées sur l’histoire de la diplomatie sportive, en particulier à travers l’étude des relations entre la France et l’URSS, des années 1920 à 1991. Il a notam- ment publié “La réception des basketteurs soviétiques en France. Une approche politico-culturelle des perceptions et des représenta- tions, 1956-1964”, Les Cahiers Sirice, n° 16, 2016; “Échanges et contacts sportifs entre la France et l’URSS à l’aube de la guerre froide : les prémices d’une diplomatie sportive bilatérale (1947-1953)”, Guerres mondiales et conflits contemporains, n° 277, 2020.

Paul Dietschy est professeur d’histoire contemporaine et directeur du Centre Lucien Febvre à l’Université de Franche-Comté. Il est spécia- liste d’histoire du sport et du football, autant sur le plan de l’histoire globale qu’en Europe et en Italie, et a publié Histoire du football, Perrin, 2010; Le Sport et la Grande Guerre, Chistera, 2018; Histoire politique des Coupes du monde de football (avec Yvan Gastaut et Stéphane Mourlane), Vuibert, 2006 ; Sport, société et culture en France depuis le XIXe siècle, Hachette, 2006 (avec Patrick Clastres) ; Le Football et l’Afrique, EPA, 2008 (avec David-Claude Kemo-Keimbou); Ligue 1 80 ans de football professionnel. Le championnat de France depuis 1932-1933, Solar, 2013 (avec Arnaud Ramsay); Storia dello sport in Italia, Il Mulino, 2019 (avec Stefano Pivato) ; Arènes du sport – cultures du sport – mondes du sport. Perspectives franco-allemandes et euro- péennes dans le “long” XXe siècle, Steiner, 2021 (avec Dietmar Hüser et Philipp Didion). Il est directeur de la revue Football(s). Histoire, culture, économie, société.
François Doppler-Speranza est docteur en civilisation américaine. Ses recherches portent sur l’histoire des États-Unis au XXe siècle, notam- ment sur l’histoire culturelle et l’histoire diplomatique dans l’espace transatlantique. Enseignant à l’Université de Strasbourg et à Syracuse University, il est membre de l’Unité de Recherche SEARCH (Savoirs dans l’espace anglophone: représentations, culture, histoire, Université de Strasbourg). Une partie de sa recherche a reçu le soutien de l’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale). Il a notamment publié Une armée de diplomates. Les militaires américains et la France (1944-1967), Presses universitaires de Strasbourg, 2021 ; “Une seconde ligne de défense : les sports américains dans la guerre froide”, Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. 277, n° 1, 2020; “La balle au chevet de la sécurité nationale. La Seconde Guerre mondiale et l’avènement du ‘siècle sportif américain’”, Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. 268, n° 4, 2017.

Yvan Gastaut est historien, maître de conférences à l’Université Côte d’Azur, chercheur à l’URMIS (Unité de Recherche Migrations et Société), membre du conseil d’orientation du Musée national de l’histoire de l’immigration (MNHI) et membre du conseil scientifique du Musée national du sport. Ses recherches portent sur l’histoire du sport dans ses relations aux identités, aux immigrations et aux discriminations. Il a notamment publié Le Métissage par le foot: l’intégration, mais jusqu’où?, Autrement, 2008 et Who’s Who? Les champions sportifs à l’épreuve des colonisations et des migrations, Les Perséides, 2019.
Vassil Girginov est professeur de Management du sport à l’Université Brunel à Londres. Ses recherches portent sur les politiques sportives, la gouvernance des Jeux Olympiques et ses impacts, le développement des pratiques et des cultures sportives. Il a effectué des recherches pour le CIO, l’Agence mondiale antidopage, la Banque mondiale, le Conseil de l’Europe... Il est aussi président de l’association euro- péenne du management sportif et a notamment publié Handbook of the London 2012 Olympic and Paralympic Games. Volume One: Making the Games, Routledge, 2012; Rethinking Olympic Legacy, Routledge, 2018; Running Events: Policy, Marketing and Impacts, Routledge, 2022.
David Gogishvili est chercheur en post-doctorat à l’Institut de géographie et de durabilité de l’Université de Lausanne. Géographe urbain et politique, il s’intéresse surtout aux mégaprojets, tels que les méga-événements et les grands équipements culturels (cultural flags- hips). Ses recherches portent sur le rôle de la politique, des exceptions juridiques et des mobilités dans les projets urbains de grande ampleur. Il a co-publié “An Evaluation of the Sustainability of the Olympic Games”, Nature Sustainability, vol. 4, n° 4, 2021 (avec Christopher Gaffney, Miriam Hug, Martin Müller, Sven Daniel Wolfe et Annick Leick); “The Mega-Events Database: Systematising the Evidence on Mega-Event Outcomes”, Leisure Studies, vol. 41, n° 3, 2022 (avec Martin Müller, Sven Daniel Wolfe, Christopher Gaffney Miriam Hug et Annick Leick); “The Structural Deficit of the Olympics and the World Cup : Comparing Costs against Revenues over Time”, Environment and Planning A : Economy and Space, vol. 54, n°6, mai 2022 (avec Martin Müller et Sven Daniel Wolfe).
Carole Gomez est assistante diplômée en sociologie du sport au sein de l’Institut des Sciences du Sport de l’Université de Lausanne (ISSUL). Elle y réalise une thèse sur les politiques de lutte contre les violences de genre menées par les fédérations sportives intern

En 2024, à l’occasion des Jeux Olympiques de Paris, l’histoire moderne de l’olympisme aura 130 ans. Elle commence à la fin du XIXe siècle et se poursuit en ce début de XXIe siècle. En effet, après de nombreuses tentatives de rénovation des Jeux Olympiques anciens depuis le XVIIIe siècle1, c’est en 1894 que Pierre de Coubertin – qui y réfléchit depuis des années – et quelques responsables, membres notamment de l’USFSA (Union des sociétés françaises de sports athlé- tiques), décident de lancer le Comité international olympique (CIO), puis d’organiser les premiers Jeux Olympiques des temps modernes à Athènes, en 1896.

Toute la symbolique antique est réquisitionnée pour légitimer ce qui est alors présenté comme la renaissance des concours sportifs pentétériques organisés à Olympie, depuis le VIIIe siècle avant notre ère jusqu’en 393 de notre ère. À l’épicentre des Jeux Olympiques réinventés se dessinent dès l’origine – au-delà de la quête des victoires sportives – des enjeux culturels et géopolitiques, alors même que les exhortations à l’apolitisme du fait sportif sont omniprésentes. Pierre de Coubertin y voit un moyen de contribuer à une “paix universelle2” en cette fin de XIXe siècle marquée par la multiplication de crises susci- tées par la montée des nationalismes et des impérialismes.

30 années d’histoire analysées au prisme de l’olympisme dans un ouvrage passionnant, intelligent et stimulant ! Le groupe de recherche Achac, qui anime le programme "Histoire, Sport et Citoyenneté" de la CASDEN Banque Populaire, nous propose ici une autre histoire du monde en envisageant les Jeux olympiques comme le reflet des enjeux et conflits majeurs de l’époque contemporaine. Au delà de l’engouement qu’elle suscite et de son gigantisme, cette compétition sportive est bien un objet sérieux à étudier. Depuis la création du CIO en 1894 sous l’impulsion du Pierre de Coubertin qui lança la première édition athénienne de 1896 jusqu’aux Jeux Olympiques de Paris à venir, l’olympisme a étendu son emprise sportive mais aussi spatiale, politique, économique et culturelle. Cette Histoire mondiale de l’olympisme (1896-2024), dirigée par les historiens Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch, Daphné Bolz, Yvan Gastaut, Sandrine Lemaire et Stéphane Mourlane, rassemblent une trentaine d’articles passionnants écrits par des spécialistes de diverses disciplines (histoire, géographie, droit, sport, sociologie, etc.) qui nous plongent au cœur des olympiades d’été et ainsi donc au cœur des grands enjeux historiques de chaque période.

SOURCE : Armand Bruthiaux, La Cliothèque, en ligne.

L’organisation des Jeux olympiques et paralympiques à l’été 2024 à Paris – mais aussi d’autres parties du territoire – ouvre un boulevard éditorial dont les chercheurs en sciences humaines et sociales auraient tort de ne pas s’emparer, au risque de laisser le champ libre aux compilations d’anecdotes et autres chroniques subjectives entretenant les mythes autour des supposées valeurs du sport1 et de l’olympisme. La somme que proposent ici les 36 auteurs, majoritairement historiens, mais aussi sociologues, géographes, gestionnaires ou juriste, sous la coordination de Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch, Daphné Bolz, Yvan Gastaut, Sandrine Lemaire et Stéphane Mourlane, est une gageure. L’ouvrage se propose en effet de réaliser une histoire « mondiale » des Jeux olympiques modernes – on leur sait gré d’avoir évité l’épithète « global » qui aurait ici été fallacieux –, couvrant les quelque 13 décennies écoulées depuis le fameux « Congrès international du renouveau athlétique » de juin 1894. Ce congrès, qui s’est tenu à la Sorbonne, a acté, non sans d’intenses manœuvres diplomatiques2, le « rétablissement » de la compétition. L’ouvrage que nous présentons relève le défi de marcher sur la corde raide entre rigueur scientifique et souci de vulgarisation, au sens noble du terme.

Si le volume de l’ensemble pourrait dissuader certains lecteurs, les chapitres sont synthétiques et accessibles, sans pour autant sacrifier les références bibliographiques. Comme l’écrivent les coordinateurs en introduction, les Jeux olympiques, loin d’être en apesanteur sociopolitique, « sont un miroir offrant le reflet, plus ou moins déformé, de dynamiques à l’œuvre au sein des sociétés contemporaines », ébauchant rien de moins qu’une « autre histoire du monde », ce que s’emploie à démontrer chacune des contributions, regroupées en six grandes parties thématico-chronologiques : « Des jeux olympiques sous influence (1896-1920) », « L’Europe des totalitarismes (1920-1945) », « L’impact de la guerre froide (1945-1984) », « Revendications et ruptures (1968-1990) », « Les défis du gigantisme (2000-2020) » et « Enjeux et problématiques olympiques ». Loin de se limiter à ces derniers chapitres, de nombreuses problématiques sont soulevées tout au long de l’ouvrage. La majorité des contributions traite d’une édition des Jeux olympiques d’été3 tandis que quelques-unes abordent des « perspectives » plus transversales, telles que les valeurs olympiques, les tentatives soviétiques d’organiser des Jeux prolétariens, les Jeux face à la guerre froide, les boycotts, la lutte contre le dopage, le professionnalisme, la lex sportiva du CIO, la durabilité des Jeux, les contrôles de sexe imposés aux seules sportives4 ou l’apolitisme du CIO face aux régimes autoritaires.

S’il est impossible ici de résumer l’ensemble de ces textes, eux-mêmes synthétiques, on peut néanmoins souligner qu’ils mettent en lumière la dimension politique de l’événement quadriennal et, par-delà, du sport en général, tout en replaçant soigneusement chaque édition des Jeux dans son contexte socio-historique spécifique – une précaution que ne prennent pas toujours les commentateurs pressés dans d’autres écrits. Ainsi Christina Koulouri rappelle l’investissement du relativement jeune État grec dans la « renaissance » des Jeux, quand Pascal Ory, pointant l’intrication étroite de l’édition de 1900 dans l’Exposition universelle, demande non sans provocation si ces premiers Jeux parisiens ont vraiment eu lieu5. Fabrice Delsahut souligne pour sa part le poids du racisme dans ceux de Saint-Louis en 1904, des Jeux noyés dans une Exposition universelle qui célébrait le centenaire de l’achat de la Louisiane. Michael Krüger met quant à lui en relation les Jeux avortés de Berlin en 1916 et le développement de la gymnastique et du sport en Allemagne. Les Jeux d’Anvers, en 1920, voient l’inauguration du drapeau aux anneaux entrelacés et marquent l’entrée de la manifestation dans une nouvelle ère, en même temps que le début de la mise à l’écart de Coubertin. Les premiers Jeux de Paris, en 1924, que la France utilise comme un moyen d’affirmer sa puissance, se caractérisent par l’avènement du sport-spectacle avec ses stars, dont certains acteurs hollywoodiens, mais aussi la professionnalisation larvée qui montre déjà toute la porosité entre amateurisme et professionnalisme dans ce domaine6. Dérivatif de la Grande Dépression qui bat alors son plein, les Jeux de 1932 à Los Angeles permettent aux États-Unis de marquer l’événement de leur empreinte modernisatrice à travers différentes innovations : resserrement du calendrier, remise des médailles in situ accompagnée des hymnes ou chronométrage au centième de seconde. L’alliance de circonstance entre olympisme et nazisme lors des Jeux de Berlin en 1936 constituait un « calcul à court terme » qui n’a « pas fini de hanter la société allemande et l’histoire de l’olympisme », estime Daphné Bolz, tandis qu’à l’inverse les traces de la longue relation entre l’olympisme et le fascisme sont vite passées inaperçues, comme le pointe Stéphane Mourlane.

C’est cependant sans conteste avec la guerre froide que la dimension politique des Jeux olympiques est apparue d’une manière plus éclatante et durable. Plusieurs contributions lui sont logiquement consacrées, nous déplaçant de part et d’autre du Rideau de fer, mais aussi dans les espaces tiers, comme le continent africain, où Pascal Charitas montre comment se prépare l’intégration dans l’ordre mondial et olympique des pays colonisés avant même les indépendances des années 19607. Nous apprenons comment le CIO peine à se remettre en question sous la présidence du conservateur étatsunien Avery Brundage (1952-1972), dont l’antisémitisme le dispute à l’anticommunisme. Les Jeux de Mexico en 1968 constituent un concurrent sérieux à la palme de l’édition la plus politisée dans le contexte extrêmement tendu de la guerre du Vietnam, mais aussi des tensions de Corée et du Printemps de Prague, auxquels s’ajoutent les mouvements sociaux qui éclatent à différents points du globe. Les Jeux, précédés par une sanglante répression des mobilisations étudiantes qui culmine le 2 octobre avec le massacre de Tlatelolco et ses plus de 300 morts, sont aussi marqués par la contestation politique en faveur des droits civiques aux États-Unis : les coureurs du 200 mètres, Tommie Smith et John Carlos, sont exclus à vie pour leur poing levé ganté de noir. Mais ces Jeux donnent aussi lieu à la dénonciation de la répression soviétique en Tchécoslovaquie ; la sextuple championne de gymnastique Vera Caslavska et son mari sont également exclus pour avoir simplement signé un manifeste.

Nicolas Bancel montre comment le boycott par 24 pays africains des Jeux de Montréal en 1976, contre le maintien par la Nouvelle-Zélande de relations sportives avec le régime de l’apartheid, a également constitué un moyen pour ces pays d’affirmer l’existence d’une véritable force africaine sur la scène internationale, alors qu’ils prenaient conscience, à partir du début des années 1960, du puissant levier d’image que représente le sport, comme le raconte Sylvère-Henri Cissé. La victoire du soldat éthiopien Abebe Bikila, qui concourt pieds nus au marathon des Jeux de Rome de 1960, est un autre exemple de la vitrine politique que constituent les Jeux. Il court ainsi sur les lieux mêmes d’où les troupes de Mussolini étaient parties envahir son pays un quart de siècle plus tôt.

Enfin, les Jeux de Séoul en 1988 marquent l’émergence du continent asiatique, en même temps que le chant du cygne de l’URSS et de la RDA sur le terrain du sport, alors qu’éclatent les premiers scandales de dopage : celui par exemple du sprinteur canadien Ben Johnson, vingt ans après l’instauration des premiers contrôles. Fabien Ohl revient justement sur la lente émergence de ce « problème public » en rappelant notamment que la question fut longtemps jugée insignifiante par le CIO, et notamment par Brundage, bien plus préoccupé par la question de l’amateurisme. Celui-ci vole en éclat sous la présidence Samaranch à partir de 1980, qui fait aussi entrer l’événement dans une nouvelle ère marchande en ouvrant grand la porte au sponsoring et à la commercialisation des droits télévisés et de la marque olympique. Cela n’empêche pas pour autant les entreprises politiques de se poursuivre, qu’il s’agisse de l’investissement chinois avec les Jeux de Pékin de 2008 pour marquer sa montée en puissance, ou dans un autre registre la mise en scène par Londres de Jeux « exemplaires » en 2012. Incarnant son souci de « durabilité » écologique par l’adoption d’un « Agenda 21 » dès 1999, le CIO et les comités d’organisations locaux sont à bon droit taxés d’écoblanchiment, tandis que certaines solutions sont avancées pour limiter les dégâts, comme la gabegie financière ou le fait de désigner un site fixe par continent qui organiserait l’événement à tour de rôle, rappelées dans sa conclusion par Georges Vigarello, qui les juge cependant « complexes, voire inapplicables ». Autre enjeu politique : la gouvernance du CIO, dont les démocraties populaires réclamaient sans succès la démocratisation. Mise à l’épreuve par plusieurs scandales de corruption, celle- ci paraît de plus en plus inadaptée aux grandes transformations du monde actuel, comme le détaille Emmanuel Bayle dans sa contribution. Et si la réforme « CIO 2000 », abaissant notamment la limite d’âge à 70 ans et favorisant l’intégration de représentants des athlètes, a modifié la sociologie de ce club coopté, elle ne suffit pas à enrayer la crise de légitimité que traverse l’institution olympique. « Les Jeux olympiques de l’ère moderne pourraient ainsi s’éteindre comme se sont éteints les Jeux antiques » (p. 438), pronostique encore Vigarello après avoir récapitulé quelques-uns des défis auxquels ils font face. Cette histoire-là n’est pas encore écrite, mais cette somme riche, dont on peut forcément toujours regretter certains manques, constitue sans conteste un outil précieux pour l’aborder. On ne peut qu’espérer qu’il trouvera ses lecteurs parmi les amateurs d’histoire aussi bien que de sport.

SOURCE : Cahier d'histoire. Revue d'histoire critique 158 / 2023

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