Fétiche par Fétiche
Marie-Pierre Vancallement
France met. : 5€ ⭢ 24€ d'achat, 10€ ⭢ 48€, 15€ ⭢ 96€, 20€ au-delà. DOM-TOM : 12€, 20€, 28€, 40€
La vie d’une pionnière de la transidentité dans les cabarets parisiens
Fétiche n’est pas née Fétiche. Elle n’est pas non plus née Marie-Pierre, mais Serge. Le petit garçon battu qui rêve d’être une fille se mue en un jeune homme débrouillard qui a l’audace de quitter sa petite ville du Nord pour participer à une tournée de chanteurs. Repéré, il réussit à gagner Paris, où la vie nocturne des cabarets lui accorde ce qui, à l’époque, paraît impensable : pouvoir s’exprimer enfin et devenir cette délicieuse blonde répondant au nom de Fétiche qui fera fantasmer une génération de femmes et d’hommes sur les planches des cabarets, aux côtés de Bambi et Coccinelle.
Légende du Carrousel, Fétiche narre d’une écriture vive, sincère et toujours élégante ses combats pour échapper aux turpitudes de son milieu et imposer sa silhouette féminine dans une société corsetée jusqu’à l’étouffement. Elle se remémore ses amours en tous genres, ses folles nuits à Paname, ses tournées qui la mèneront jusqu’au Japon puis sa collaboration avec Pascal Sevran et le monde de la chanson, sans rien cacher des tragédies qui émaillent une vie où le glamour côtoie les désillusions, où l’humiliation côtoie la superbe.
À l’heure où les droits LGBT+ sont de plus en plus remis en cause, les mémoires de cette pionnière de la transidentité – elle fut la première mannequin trans, défilant pour Jacques Esterel – offrent une bouffée d’air indispensable et de quoi redonner espoir à tous ceux qui redoutent de s’assumer tels qu’ils sont.
Fiche technique
Marie-Pierre Vancallement dite Fétiche a été artiste et mannequin au cabaret Le Carrousel à Paris avant de devenir la collaboratrice de Pascal Sevran. Elle a rédigé ce volume avec l’aide d’Agnès Ducroq, documentaliste, et de Matthieu Moulin, directeur artistique.
Parmi les premières à prendre des hormones, à une époque où l’on ignorait encore tout de leurs effets sur nos corps.
Parmi les premières à oser sortir en femme, alors que c’était rigoureusement interdit par la loi.
Parmi les premières à subir une ségrégation cruelle et implacable, dans un Paris encore bien loin de toute tolérance, où nous étions bannies de tous les hôtels de la capitale, sous peine de fermeture immédiate de l’établissement.
Parmi les premières à résister aux dangers d’une police déterminée à éradiquer ce qu’elle considérait comme un troisième sexe maladif. Non seulement nous bravions tous les préjugés de l’époque, mais nous le faisions d’une façon spectaculaire. Adulées la nuit, méprisées et traitées comme des parias le jour, on nous décrivait comme un fléau, une menace grandissante.
J’ai été la première à travailler comme mannequin, pour Esterel, un événement sans précédent qui a provoqué une véritable tempête médiatique, avec une vague de protestations tellement forte que je n’osais plus sortir de chez moi !
Suis-je un homme ? Suis-je une femme ? Je vais vous répondre avec toute la franchise possible. Ni homme, ni femme. Je suis moi.”