search

Lumière noire de nos rêves

21,00 €
TTC

par Jean-Claude Bouillon-Baker

Quantité

  Livraison en lettre suivie

France met. : 5€ ⭢ 24€ d'achat, 10€ ⭢ 48€, 15€ ⭢ 96€, 20€ au-delà. DOM-TOM : 12€, 20€, 28€, 40€

L’hommage d’un fils à sa mère, un récit intime, comme un conte philosophique, où il tutoie la femme qui l’a adopté, comme 11 autres enfants du monde entier. Nous laissant pénétrer l’enfance misérable de Joséphine, ses mariages chaotiques, les 1001 chemins qu’elle emprunte pour être enfin reconnue comme artiste, ses combats pour l’émancipation des Noirs, dans la Résistance, son rêve accompli d’une “Tribu arc-en-ciel”, Jean-Claude Bouillon-Baker nous donne littéralement à entendre la voix de sa mère. Regorgeant d’anecdotes et de révélations personnelles, comme les échanges entre Joséphine et Golda Meir, l’ouvrage nous fait entrer dans l’intimité de l’artiste, retrace l’atmosphère de ses lieux de vie et de moments précis, dans leur banalité quotidienne ou leur caractère extraordinaire. Ces souvenirs impressionnistes d’un enfant puis d’un jeune homme forment un éclairage unique surles combats de Joséphine Baker mais aussi sur ses revers, d’une parole blessante de De Gaulle jusqu’à la tristesse des derniers jours passés dans ce paradis qu’étaient les Milandes. Mais c’est sa foi inébranlable en l’être humain, alimentée d’un exceptionnel rayonnement du cœur, qui la conduira jusqu’au Panthéon.

Fiche technique

Référence
470039
ISBN
9782383500391
Hauteur :
21 cm
Largeur :
15 cm
Nombre de pages :
160
Reliure :
broché

Jean-Claude Bouillon-Baker est le cinquième enfant de Joséphine Baker. Déjà auteur d’Un Château sur la Lune (Éditions Hors Collection), il a aussi été l’initiateur et le conseiller historique du roman graphique Joséphine, de Catel & Bocquet aux Éditions Casterman. Il a récemment dialogué avec Pap N’Diaye dans J’ai fait un long voyage (Éditions de l’éclaireur), ouvrage construit autour du discours prononcé par sa mère le 28 août 1963 à Washington aux côtés de Martin Luther King.

Si Joséphine m’était contée...” Cela aurait pu prendre couleur d’enchantement dans un autre pays, à une autre époque. Mais pas pour une petite fille née sur les rives d’un Mississippi ruisselant des larmes et du sang des Noirs. Alors, si ta vie est un conte, ce fut, en son commencement, un conte cruel ; Car au début, tout fut affaire de décor uniforme de misère, de couleur de peau et d’iniquité... De mépris et d’abaissement.

Toi aussi, tu as été la Cosette noire de Thénardier blancs, à 6000 km de Montfermeil, à 50 ans de la plume de Victor Hugo. Petite bonne à tout faire de neuf ans, asservie par la nécessité, blessée, ébouillantée pour avoir cassé un objet chez l’une de tes patronnes ; prolongement moderne d’un esclavage qui déshuma- nisait jusque dans le Missouri et Saint-Louis, ville où tu es née.

Où cours-tu encore, dans les bas quartiers de la ville et les puanteurs des tanneries, ton ballot sur l’épaule? Chaparder sur les wagons des locomotives à l’arrêt, un peu de ce charbon, l’or noir des pauvres, pour réchauffer le taudis de Bernard Street, ouvert aux quatre vents ? Oui, avec tant d’autres, tu as été cette Cosette noire, malingre et osseuse, mais aucun ange aux épaules de bagnard ne t’a arraché à cette relégation ignoble. Toute seule, tu t’échappas du caveau de la misère. Ton cheval, ce fut la danse ; ton épée, ce sourire qui riait à gorge ensoleillée, hors d’atteinte du sarcasme... Un sourire qui ne s’est jamais consumé dans l’ordure et l’humiliation de l’enfance. Tu étais faite d’une autre épaisseur humaine, loin de la marée basse et ordinaire des hommes. Et tu auras toujours fait vibrer le présent des choses, des êtres, de la vie, le flamboiement de ton cœur dans une main, le panache et la générosité dans l’autre...