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Mes nuits d'exil

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Alfredo Pena-Vega

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Fredo est un jeune lycéen bercé par les discours de Salvador Allende sur la “voie chilienne vers le socialisme”. Face à la contre-révolution qui guette, lui et ses amis se mobilisent tant bien que mal pour défendre la gauche au pouvoir. Or, le matin du 11 septembre 1973, alors que Fredo projetait de bloquer son lycée, son monde s’écroule. Le général Pinochet s’empare du pouvoir et plonge le pays dans la violence. L’effervescence d’un rêve d’avenir laisse brutalement place aux sombres heures d’un cauchemar sans fin. Le quotidien de Fredo, comme celui de nombreux militants chiliens de gauche, change radicalement. Délations, intimidations répétées, arrestations arbitraires, voire emprisonnements et tortures, la vie devient un véritable enfer. Considéré comme “subversif” par la junte, Fredo ne peut se défaire de cette étiquette. Une seule solution s’offre à lui : l’exil.

Alfredo Pena-Vega met en récit dans ce livre l’odyssée qui, à travers l’Argentine, le Paraguay et le Brésil, l’a conduit jusqu’à la France. Fuyant une dictature pour une autre, ce jeune ado n’est à l’abri nulle part. De la tempête de neige des Andes aux nuits hivernales passées dans les rues de Buenos- Aires, Fredo résiste aux dictatures comme il résiste au froid. Il apprend à survivre, apatride, en paria. Ses multiples péripéties sont entrecoupées d’épisodes lyriques, de réflexions parfois mélancoliques et de rêves d’un surréalisme très latino-américain. Que faire lorsqu’on appartient au camp des vaincus ? Souffrir pour une cause perdue en vaut-il la peine ?

À l’heure où la peste brune menace à nouveau, Mes nuits d’exil offre un récit aussi poignant que cocasse des réalités auxquelles elle soumet la jeunesse.

Fiche technique

Référence
470036
ISBN
9782383500360
Hauteur :
21
Largeur :
15
Nombre de pages :
224
Reliure :
broché

Alfredo Pena-Vega est enseignant-chercheur à l’EHESS au laboratoire d’anthropologie politique et au CNRS. Il a été, durant trente ans, le secrétaire d’Edgar Morin. Aujourd’hui chercheur associé au Centre Edgar-Morin, il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Pour une politique de l’humanité avec Edgar Morin (Atlantique, 2009) et a dirigé L’avenir de la Terre-Patrie (Actes Sud, 2021). Outre ses activités universitaires, il coordonne le Tribunal international de la nature.

Ce matin-là, un soleil resplendissant laisse présager une journée de début de printemps austral, un filet de vent frais descend de la cordillère des Andes, tout ressemble à une matinée ordinaire. Pourtant, quelque chose paraît bizarre. Je prends le bus “La diagonale” qui m’amène au lycée et, en chemin, à travers la fenêtre, j’aperçois des carabiniers en tenue de combat, casque, mitraillette en bandoulière, certains en position de tir. Les gens sont médusés de voir une telle scène, chacun y va de son commentaire, mais je me tiens à l’écart, j’écoute, j’observe et, au fur et à mesure que le véhicule approche de ma destination, j’ai la peur au ventre. Je descends du bus, l’air est glacial et sec, je ressens de plus en plus le froid, je marche en direction de mon lycée, l’esprit confus, je m’imagine découvrir, en arrivant devant la porte principale, les chahuts, les huées, les chaises voler du troisième étage, un classique lors des précédentes occupations.

Nous nous retrouvons avec mes camarades à deux rues du lycée pour faire le point. Personne ne sait qu’à cet instant- là, le coup d’État le plus sanglant de l’histoire du pays s’est mis en marche de façon irréversible. Nous discutons des actions à mener, le bahut est encore fermé, nous sommes les seuls à organiser la matinée. L’arrivée des élèves se fait dans le calme, personne n’a la moindre idée de ce qui se passe à quelques kilomètres de la capitale. Dans le port de Valparaíso, la marine s’est soulevée.