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Un projet sort de terre, La Grande Muraille Verte

25,59 €

Une dynamique sahélienne

Par Gilles Boëtsch, Priscilla Duboz, Aliou
 Guissé, Papa
 Ibnou
 Ndiaye
 (dirs)

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Conçue il y a près de vingt ans, la Grande Muraille Verte est en train de sortir de terre et de transformer le quotidien des habitants des régions sahéliennes concernées. Censée couvrir une bande de territoire de quelques dizaines de kilomètres de Dakar à Djibouti, elle n’a, compte tenu des nombreux conflits qui handicapent la région, trouvé une traduction durable qu’au Sénégal. Les premiers enseignements de cette expérience peuvent être maintenant tirés, permettant d’envisager un changement d’échelle du projet. 20 milliards ont été mobilisés pour les 3 prochaines années alors que seulement 3 milliards avaient été trouvés entre 2007 et 2023. Des personnalités aussi diverses que Barack Obama ou François Hollande militent pour l’attribution du Prix Nobel de la paix au projet. D’autres régions d’Afrique souffrant du changement climatique comme l’Afrique australe ou l’Afrique de l’Est cherchent à s’en inspirer.

Les chercheurs français jouent un rôle central dans sa mise en place : la sélection des espèces résistances à la sécheresse, la création de systèmes de pare-feu pour prévenir les incendies, la création de jardins polyvalents imbriquant arbres, cultures et élevage, l’aculturation du projet auprès de populations d’éleveurs nomades qui le voyaient au départ comme une entrave à la liberté des troupeaux, la création de coopératives de femmes alimentant les marchés locaux, la généralisation de la scolarisation des enfants sont à mettre au crédit de la coopération franco-sénagallaise. C’est cette formidable aventure que les chercheurs racontent ici, au plus près du terrain, pour faire partager à un large public les raisons d’espérer dans les capacités de l’humanité à faire face à l’adversité.

Fiche technique

Référence
460958
ISBN
9782350309583
Hauteur :
21 cm
Largeur :
15 cm
Nombre de pages :
360
Reliure :
broché

Gilles Boëtsch est
 directeur
 de
 recherche
 émérite
 au
 CNRS. Il
 est 
membre
 de 
l’International 
Research
 Laboratory
 (ESS) 
dont 
le 
siège 
est à 
Dakar. 
Anthropobiologiste, 
il 
travaille 
sur 
le 
corps 
et 
la 
santé.


Priscilla Duboz est docteure en 
anthropobiologie, 
HDR, 
ingénieure 
de 
recherche 
à 
l’ESS,
 et 
codirectrice
 de
 l'OHMi 
Téssékéré.


Aliou
 Guissé 
est 
professeur
 en 
écologie 
à 
l’Université 
Cheikh‐Anta‐Diop 
à 
Dakar.


Papa
 Ibnou
 Ndiaye
 est
 maître
 de
 conférences
 en
 biologie
 animale
 à
 l’Université
 Cheikh‐Anta‐Diop
 à
 Dakar.
 

Depuis les années 1950, l’espace sahélien est marqué par la sécheresse, la déser- tification, la surexploitation des ressources végétales par les hommes et le bétail. Intensifié par des perturbations significatives du cycle climatique, le processus de désertification menace aujourd’hui de s’accélérer, faisant peser d’importants risques pour la biodiversité locale, comme pour ses populations animales et humaines. Face à ces nombreux défis, les pays sahéliens ont décidé de lancer une expérimentation aussi ambitieuse que prometteuse : le projet panafricain de Grande Muraille verte.

Lancée en 2007 par les pays du Sahel, cette vaste opération de reforestation traverse le continent africain d’ouest en est sur 7600 kilomètres, de Dakar à Djibouti. Son objectif est double : restaurer l’écosystème sahélien pour freiner le réchauffement climatique, tout en luttant pour le développement local, en offrant aux populations les moyens de créer des ressources diversifiées par le biais des services écosystémiques. La Grande Muraille verte (GMV) atteste ainsi du potentiel considérable des solutions fondées sur la nature face à certains des grands enjeux auxquels font face nos sociétés. Elle souligne également combien l’association étroite des populations locales à un projet de cette ampleur est essentielle à son succès.

Les premières plantations ont eu lieu au Sénégal en 2008, dans la commune de Téssékéré, située dans la partie sahélienne du pays. L’agence sénégalaise de la Grande Muraille verte, cheville ouvrière du projet dans le pays, a reboisé depuis cette date environ 65 000 hectares, dont plus de 18 000 mis en défens, afin de les protéger du bétail présent en grand nombre sur le parcours. Prendre en compte les conditions climatiques et connaissances locales est essentiel pour la réussite du projet : celui-ci privilégie ainsi des espèces ligneuses plantées capables de supporter un stress hydrique élevé (200 à 400 millimètres d’eau par an sont nécessaires à leur survie), et notamment des espèces comme Acacia senegal, Acacia seyal, Balanites aegyp- tiaca, Ziziphus mauritiana... Outre leur capacité d’adaptation à la sécheresse, ces espèces sont bien connues des populations locales qui les utilisent quotidien- nement (alimentation humaine et bétail, santé, énergie, habitation, outillage...).

Vous pouvez retrouver les premières pages du livre à feuilleter en cliquant sur le lien ici.