La philanthropie peut-elle changer le capitalisme ? Ou l'inverse ? Ou les deux ?
Marc Lévy
France met. & monde : 3€ jusqu'à 25€, 6€ jusqu'à 50€, 9€ jusqu'à 100€, 12€ au-delà 100€ DOM-TOM : 8€
Fruit d’un séminaire animé au sein de la Fondation Maison des Sciences de l’Homme de 2015 à 2017 et maintenant à la Fondation de France, avec l’intervention de nombreux responsables de grandes entreprises, hauts fonctionnaires, universitaires et acteurs de la solidarité, cet ouvrage interroge les nouvelles formes de philanthropie plus entrepreneuriales, à l’œuvre dans les fondations, les associations, les entreprises, voire de la part de certains investisseurs. Il s’agit de confronter ces nouvelles pratiques qui entendent conjuguer responsabilité sociétale et performance, à leur ambition d’être une alternative à l’État-Providence en difficulté et de générer un “capitalisme responsable d’intérêt général”. D’où la question inversée : et si c’était le capitalisme “financiarisé” qui changeait la philanthropie ? En puisant dans les pratiques des fondations, des entreprises et des pouvoirs publics, mais aussi dans un vaste creuset d’idées qui interrogent l’évolution de notre modèle de société, l’ouvrage construit progressivement sa réponse : reconnaître la portée transformatrice des nouvelles pratiques philanthropiques, mais accroître le niveau d’exigence à leur égard pour que rentabilité et solidarité se conjuguent vraiment au service d’une transformation du modèle.
Fiche technique
- Référence
- 460515
- ISBN
- 9782350305158
- Hauteur :
- 17,8 cm
- Largeur :
- 12 cm
- Nombre de pages :
- 256
Avant-propos 17
Introduction 19
Nouvelles formes de philanthropie et géopolitique mondiale 23
La réponse aux questions relatives à la place
de la solidarité est sous-tendue par une double thèse 24
L’inversion de l’équilibre puissance/souffrance 24
Une approche utilitaire de la solidarité 24
Pourquoi ce voile d’ignorance ? 25
Cette ignorance a eu un effet catastrophique
sur le système international 26
Tout d’abord l’ignorance du triptyque
souffrance/inégalités/sous-développement a empêché que le mécanisme de la décolonisation soit véritablement étudié. 26
Ensuite cette ignorance a contribué à délégitimer
trois éléments-clefs des relations internationales. 26
Finalement, on ne sait pas définir la mondialisation
mais on en connaît trois symptômes déterminants 29
L’inclusion 29
L’interdépendance 29
La mobilité 30
Conclusion 30
Le lien avec l’économie politique :
capitalisme philanthropique et capitalisme financier 33
Le capitalisme contemporain face à la “stagnation séculaire” 34
Le capitalisme financier comme “travail de financiarisation” 36
La financiarisation comme processus 38
Le travail de financiarisation 40
Mobiliser un vaste contexte d’idées et de faits
pour examiner le lien entre capitalisme et philanthropie 43
Le capital au xxie siècle 44
“Relire la révolution” avec Jean-Claude Milner 46
Le basculement politique selon Pierre Rosanvallon 47
Grandeur et misère de l’État social 50
Le nécessaire recours à une brève histoire de la philanthropie 52
Les “nouveaux philanthropes”
et la montée en puissance des financiers philanthropes 56
Les premières réflexions critiques
sur ce “capitalisme philanthropique” 60
La vision critique de Michaël Edwards 61
L’inégalité au sein des philanthropes nord-américains 63
Une autre approche critique :
social business et “bas de la pyramide”
dans les réalités des pays en développement 64
Le rôle central des communautés locales 64
Une certaine persistance
de l’anthropologie marxiste de la production 66
Comment s’opère ensuite, au quotidien, la captation de valeur ? 66
Quelques exemples concrets de résistances 67
Conclusion 70
Finalement, oxymore ou sens fécond de la formule ? 71
Les changements des pratiques 77
Du côté des fondations 77
Les fondations actives en coopération au développement 77
Évolutions des fondations 79
Le lien avec des investisseurs 83
Une nouvelle innovation
alliant capitalisme et altruisme : les fondations actionnaires 87
Panorama des fondations en France 89
Conclusion intermédiaire 98
L’exemple emblématique
de la Fondation Daniel et Nina Carasso 100
Du côté des entreprises 110
Le cas de Total 110
Danone et le social business 117
Implantation des firmes agroalimentaires privées
au Sénégal et transformation des formes du capitalisme 122
La mise en œuvre des principes directeursde responsabilité
des entreprises de l’Organisme de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) 127
La rentabilité des entreprises sociales 136
Les entreprises à mission 147
Les Social Impact Bonds (SIB),
ou “Contrats à Impact Social” (CIS) 153
Principes et enjeux du “contrat à impact social” 153
Critiques du modèle 156
État des lieux 157
Retours d’expérience, suites et enseignements 159
Les changements des politiques 161
L’exemple de la politique française
de “coopération au développement” 161
Le rapport Faber/Naidoo 162
L’entreprenariat social 163
“Innover ensemble” 163
Panorama des politiques bilatérales
en faveur de l’économie sociale et inclusive 168
Le lien avec l’utilité de l’aide 169
Le Danemark 171
L’Allemagne 173
Le Royaume-Uni 177
Enseignements 184
Conclusion 189
Postface de MichelAglietta 197
Philanthropie et justice sociale 197
Philanthropie et désir d’argent : les fondations 199
Philanthropie et mutations du capitalisme 201
Philanthropie et investisseurs responsables 204
ANNEXES 207
Intervenants au séminaire 209
Participants au séminaire 211
Bibliographie 215
Glossaire?: les mots du capitalisme philanthropique 219
Liste des sigles 237
Notes 239
Agronome de formation, Marc Lévy est actuellement directeur de la prospective du GRET, l'un des principaux acteurs associatifs de la coopération internationale avec les pays en développement, qu'il a contribué à fonder en 1977.
Jadis, le pauvre ne se révoltait pas parce qu'il ne savait pas qu'il était pauvre. Aujourd'hui, les pauvres ignorant la richesse n'existent plus, nous sommes dans un monde de communication et de visibilité. La colère s'insère aujourd'hui dans la mondialisation, toute forme de protestation s'articule dans une énonciation internationale.
Poser la question du lien entre philanthropie et capitalisme relève d'une démarche neuve, audacieuse, à rebours des idées reçues et destinée à lever le voile d'ignorance qui existe encore autour de l'économie solidaire. Ce livre est inspiré d'un séminaire animé à la Fondation Maison des Sciences de l'Homme de 2015 à 2017, fruit de la collaboration entre universitaires, hauts fonctionnaires et responsables de grandes entreprises. La question qu’il soulève est aussi simple que cruciale : face au désengagement des États et à l’épuisement des dons individuels, que signifie l'implication croissante d'entreprises du secteur privé dans des problématiques sociales ? L'apparition de nouveaux vocables - business et économie solidaires, capitalisme d'intérêt général, entreprises à objectifs collectifs - témoigne ainsi d’une prise de conscience des acteurs du secteur privé, résumée par Christine Lagarde, directrice du Fonds Monétaire International, dans la formule : “trop d'inégalités nuit à la croissance”. L’ouvrage explore tous les aspects du sujet : depuis la place de ces nouvelles formes de philanthropie dans la géopolitique mondiale, le lien entre capitalisme philanthropique et capitalisme financier, jusqu'au paysage intellectuel et idéologique du capitalisme philanthropique, et aux changements de pratiques et de politiques attendus en vue d'un système économique plus solidaire.
https://www.futuribles.com/fr/bibliographie/notice/la-philanthropie-peut-elle-changer-le-capitalisme-/