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Homeland : Les complots contre l'Amérique

14,22 €

par Pierre-Olivier Toulza.

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Librement adaptée de la série israélienne Hatufim, Homeland est LA série coup de poing qui a tenu en haleine les États-Unis pendant les années 2010. Un suspense à couper le souffle ! Une plongée au coeur de la paranoïa d'une Amérique rongée par la peur de nouveaux attentats !

Ce livre revient :

- sur les coulisses de ce succès de Showtime,

- sa genèse et sa fabrication,

- ses créateurs (dont Howard Gordon, ex-showrunner de 24 heures chrono),

- le personnage central de Carrie Mathison (héroïne bipolaire de male melodramas successifs),

- les thématiques et résonances politiques,

- une analyse des procédés narratifs très particuliers de ce nouveau choc télévisuel. 

Fiche technique

Référence
47009
ISBN
9782383500094
Hauteur :
16
Largeur :
16
Nombre de pages :
240
Reliure :
broché

PALIMPSESTES

Un processus de transposition 

Transfert générique 

Carrie Mathison, une nouvelle Jack Bauer ? 

Un "24 heures chrono" pour adultes ? 

UNE FÉMINISATION AMBIVALENTE DE L'ESPIONNAGE 

La Mata Hari de la CIA

Une héroïne d'action réticente 

Le trouble bipolaire comme atout professionnel 

COMMENT PEUT-ON AIMER CARRIE MATHISON ? 

Trouble psychique et performance spectaculaire

Comment rendre une antihéroïne aimable ? 

Répit fictionnel et piqûres de rappel 

LE MÉLODRAME DES ESPIONS 

Mélodrame maternel et Woman's film 

Le Home de Homeland 

Le mélodrame de la famille Brody 

Le mélo au masculin 

De la ticking time bomb au male melodrama

LES COMPLOTS CONTRE L'AMÉRIQUE 

Complots en série

Esthétique du complot 

Les spectacle des réseaux 

Surveillance et paranoïa 

DÉNOUEMENTS 

Variation ou répétition 

Boucle ou progression 

Dilemmes et spectacles 

CONCLUSION 

BIBLIOGRAPHIE 

Homeland

Séries télévisées

Cinéma 

Médias 

Divers 

FICHE TECHNIQUE 

LISTE DES ÉPISODES 

TABLES DES ILLUSTRATIONS 

NOTES 

Pierre-Olivier Toulza est maître de conférences en études cinématographiques à Université Paris Cité. Ses recherches portent sur le cinéma hollywoodien classique et contemporain, ainsi que sur les phénomènes de sérialité, cinématographique et télévisuelle. Parmi ses derniers ouvrages : Backstage. Scènes et coulisses des séries musicales (Presses universitaires François Rabelais, 2021), Politiques du musical hollywoodien (codirection, Les presses du réel, 2018).

"La référence à l'univers mystérieux et au style photographique du film noir n'est pas étonnante dans un film d'espionnage au féminin ; après tout, pour Yvonne Tasker, "les femmes dans les films d'espionnage sont typiquement des créatures à la fois improbables et mystérieuses". Dès le début de l'épisode pilote, Carrie paraît elle-même , sinon improbable, du moins fort mystérieuse, au point que ses proches s'interrogent, et tentent de cerner sa différence, l'énigme qu'elle représente. Pour son assistant Virgil, elle est "un peu intense" ;  pour Saul et Estes, elle est surtout "obsédée" par le terroriste Abu Nazir. Mais plus que ces discours, ce sont les actes de la jeune femme qui nous permettent de toucher du doigt sa spécificité. (...). Elle est obnubilée par sa mission d'experte de la CIA, et ne place aucune frontière entre vie professionnelle et vie personnelle : un mur de son appartement est recouvert de documents de travail ; elle installe des moniteurs de surveillance chez elle..." 

Paru sur le site Culture Hebdo en novembre 2022: http://www.culturehebdo.com/livres.htm

"Une série culte télé décryptée réalisée dans la foulée du 11 septembre

Attention cinéphiles! Si vous faites partie des accros de la série culte américaine Homeland vous serez ravis d’apprendre qu’un passionné de cette production librement adaptée d’une télésérie israélienne, Pierre-Olivier Toulza lui consacre un livre entier. Décryptant chaque message apparent ou sous-jacent. Rappelons pour mémoire que cette production qui a fait les riches heures des téléspectateurs des années 2010 a été réalisée dans la foulée des événements du mémorable 11 septembre 2001. L’Amérique qui est secouée, vit dans la crainte de la répétition de tels attentats. Et la protagoniste des épisodes, le personnage de Carrie Mathison, fait tout en son pouvoir pour que cela ne se répète pas. On traque donc les ennemis de la liberté, les fameux djihadistes. La beauté du travail de l’essayiste maître de conférences en Études cinématographiques à l’Université Paris Cité, c’est qu’il a fait un travail en profondeur remarquable qui fait la démonstration que cette série est loin d’être banale. Qui vous donnera sans doute envie de la regarder à nouveau, ou pour les autres qui ne l’ont pas vu, de s’y mettre."

Entretien de Pierre-Olivier Toulza, par Benjamin Campion, chercheur en études cinématographiques et audiovisuelles, le 12 décembre 2022, à retrouver en intégralité sur son site, Le temps:

https://blogs.letemps.ch/benjamin-campion/2022/12/12/pierre-olivier-toulza-la-reussite-de-homeland-est-inextricablement-liee-a-la-complexite-de-son-heroine/

"Certaines séries sont d’une telle ampleur qu’il paraît impossible de les synthétiser en quelques centaines de pages. Avec ses huit saisons et près de cent épisodes, Homeland semblait irrémédiablement cloîtrée dans cette catégorie. C’était sans compter sur le travail remarquable mené par Pierre-Olivier Toulza, dont l’essai intitulé « Les complots contre l’Amérique » offre un parcours à la fois problématisé et transversal de la série de Showtime (2011-2020). Il revient avec nous sur la genèse de ce thriller qui aura résolument marqué la télévision américaine des années 2010.

Pour rapprocher et, en même temps, dissocier Homeland de Hatufim (la série originale israélienne) et de 24 (série précédemment produite et écrite par Howard Gordon et Alex Gansa, les créateurs de Homeland), tu évoques un changement de « centre de gravité ». Pourrais-tu préciser ce qu’induit cette notion quant aux liens tissés ou non entre ces différentes œuvres ?

Dans le premier chapitre du livre, je propose en effet une lecture de Homeland comme « série palimpseste ». Homeland est une série qui s’inscrit dans un genre – l’espionnage – dont l’histoire est particulièrement riche, à la télévision comme au cinéma. Il n’est donc pas très étonnant que la série nous donne souvent l’impression de recycler, de reprendre avec plus ou moins de variations des personnages, des péripéties, des motifs que nous avons déjà rencontrés dans d’autres séries ou même d’autres films. Mais au-delà de ce principe très général, Howard Gordon, Alex Gansa et leurs équipes adaptent Hatufim, une série israélienne créée par Gideon Raff. Comme dans le cas des remakes ou des adaptations transnationales, ils effectuent donc un certain nombre de modifications, et procèdent à un changement de « centre de gravité ». En France, la plupart des critiques des deux séries ont ainsi noté un changement très net d’« atmosphère », de tonalité, puisqu’on passe du registre intimiste de la série israélienne à une tonalité davantage proche du thriller, avec Homeland. Gansa lui-même explique qu’il s’agissait de transformer un « drame de famille » pour en faire un « thriller psychologique ». L’idée n’est pas de s’écarter radicalement du scénario de Hatufim, mais plutôt de mettre l’accent, dans le scénario de Homeland, sur les éléments qui permettront d’ancrer la série plus fermement dans le genre de l’espionnage, bien connu des spectateurs étatsuniens. Je montre aussi que l’adaptation passe par un processus de transposition et de reformulation culturelles : la série israélienne se concentre sur la question des prisonniers de guerre, parce qu’il s’agit dans le pays d’une question largement débattue. Homeland ne s’attarde pas vraiment sur cet aspect, parce que ce problème ne se pose pas du tout avec la même acuité pour les publics américains."