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Westworld : Labyrinthe de l'esprit

15,00 €
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par Jérôme Bloch 

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Série perturbante et géniale, Westworld pose certaines questions que découvrent nos sociétés : jusqu'où peut aller la société des loisirs ? Comment notre psyché interagit-elle avec le réel ? L'intelligence artificielle peut-elle nous duper ? 

Dérivée d'un film à succès, Westworld nous fait pénétrer dans un parc à thème qui matérialise les rêves de ses visiteurs, dans un décor de western peuplé d'acteurs humanoïdes. Elle nous fait découvrir l'envers du décor et l'univers futuriste du back-office du parc, de ses intrigues et de ses rouages cachés. Jérôme Bloch met au jour les références culturelles nécessaires pour se guider dans ce labyrinthe du récit. De retournements de situation en plongées dans la psyché des personnages, la série nous entraîne dans un univers de rêves et de cauchemars. 

Fiche technique

Référence
470010
ISBN
9782383500100
Hauteur :
16
Largeur :
16
Nombre de pages :
318
Reliure :
broché

REMERCIEMENTS 

INTRODUCTION 

À LA LISIÈRE DU DÉDALE : COMPOSITION GIGOGNE ET RÉFLEXIVITÉ(S) 

Une (auto-)réflexivité sérielle

Une confusion dramatique (entretenue) 

Une mise en abîme (de l'énoncé et de l'énonciation) dramaturgique

"Robotic Park" : de la dimension "auteuriste" (et spéculaire) de Westworld 

Passage du seuil : le labyrinthe comme motif et leitmotiv structurant 

L'ENTRÉE DU LABYRINTHE : DE LA CONSTRUCTION DU SCÉNARIO

À la croisée des chemins : catégories et genre(s) sériels 

- Complémentarité des classifications 

- À l'Ouest, rien de nouveau ? Du métissage générique à l'oeuvre dans Westworld 

Cartographier le labyrinthe : examen du récit de la saison 1 

- Un récit à protagoniste unique d'inspiration shakespearienne

- La dualité comme clé de compréhension 

Déverrouiller la porte : examen du récit de la saison 2

- Un récit choral...dominé par la figure de Bernard

- Constance et mutation(s), ou du changement dans la continuité 

Explorer le nouveau monde : examen narratologique de la saison 3

- Le changement dans la continuité : vers une post-modernisation sérielle

- Un récit linéaire, une diérèse disloquée 

- Vers une pensée dialectique de l'hypercapitalisme 

LA RENCONTRE DU MONSTRE : DE L'EXPLOITATION DES SOURCES ANCIENNES 

La mythologie grecque : fil d'Ariane de la saison 1 

- Thésée et le Minotaure comme source d'inspiration explicite

- Le mythe d'Oedipe comme colonne vertébrale 

La Bible : alpha et oméga de la saison 2 

- Une féminisation du parcours de Moshe 

- Une contraction de l'Apocalypse 

- Voyage au bout de l'Enfer : de l'itinéraire "dantesque" de Bernard 

Déterminisme et mythe de l'éternel retour à l'échelle sérielle

- Des cerces aux cycles infernaux : l'immortalité comme supplice 

- Une boucle universelle : la mortalité comme mirage 

- Du dédale géographique au labyrinthe temporel : la carte de Mircea Eliade

L'ISSUE MORTELLE : DU SENS PSYCHANALYTIQUE DE L'OEUVRE 

Le dispositif narratif comme métaphore de la geste psychanalytique 

- Les racines de l'inconscient : de l'universalité des processus psychiques

- Du canevas thérapeutique au schéma narratif : un modus operandi commun 

- Du subconscient au sous-sol : vers une figuration de l'outre-monde psychique

Du mythe d'Oedipe au complexe d'Électre 

Le double et la mort : l'autodestruction comme point de départ et d'arrivée 

- Dualité et folie : du "bicameral mind" au "divided mind" 

- In memoriam : la destruction créatrice comme issue unique du labyrinthe de l'esprit 

CONCLUSION 

BIBLIOGRAPHIE 

NOTES

Jérôme Bloch enseigne l'écriture de scénarios.

"La fuite de la réalité pénible ne va jamais sans provoquer un certain bien-être, même lorsqu'elle aboutit à cet état qie nous appelons maladie, parce qu'il est préjudiciable biologiquement."

Sigmund Freud, Cinquième leçon

Une femme nue, inerte, assise sur une chaise dans l'obscurité d'une salle vide, sa main droite, humectée de sang, placée au niveau de son sexe. Une mouche se pose sur un œil ouvert, dont la surface aqueuse luisante témoigne de la vie, mais dont la fixité atteste, de manière contradictoire, l'extinction. Une église champêtre, peuplée de déments, dont le confessionnal se révèle être un ascenseur débouchant sur un couloir souterrain, au sol jonché de cadavres. Un crâne ouvert, renfermant un mystérieux objet sphérique et cuivré que seul un grappin peut extraire. L'image d'un chapeau s'abîmant au fond d'une surface aquatique, succédant à celle d'un bison partiellement robotique et qui, pour sa part, chute dans les airs. Une créature humanoïde sans épiderme, comme dépecée, immergée dans un liquide blanc visqueux, dont la position rappelle celle de l'homme de Vitruve... Ces situations, motifs et symboles aussi étrange qu'inquiétants sont tirés de la série Westworld, mais semblent tout droit sortis d'un rêve. Ou plutôt d'un cauchemar, ce "mauvais rêve" auquel nous sommes si rassurés de mettre fin en nous éveillant, oubliant, par là-même un peu rapidement, que l'Enfer de notre réalité diurne vaut bien celui de notre espace onirique. (...)

Mainte fois cité dans la série, William Shakespeare faisait dire, dans sa pièce La Tempête, au personnage Prospéro: "Nous sommes tous faits de l'étoffe des rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil." Fine observation de la condition humaine, que les auteurs de Westworld travaillent pourtant à travers des figures robotiques plus vraies que nature et, surtout, plus sophistiquées (dans tous les sens du terme) que les homo sapiens sapiens qu'elle côtoient. Qualifiés "d'hôtes" pour les uns, "d'invités" pour les autres dans la diégèse de l'œuvre, ces êtres, synthétiques ou organiques, animés par l'électricité qui parcourt leurs câbles ou le sang qui s'écoule dans leurs veines, ont en partage leur profonde humanité. Dans ce qu'elle a de sublime comme d'abject.

(Introduction)