Khâgnes 2020
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Khâgnes 2020

19,00 €
TTC

La Fontaine, Fables, Livres 1 à 6

Maupassant, La Maison Tellier. Une partie de campagne et autres nouvelles

Henri Michaux, La Nuit remue

Nathalie Sarraute, Tropismes

Par Chantal Quillet, Alina Nastase Gonzalez, Yannick Balant et Édouard Bourdelle

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  Livraison gratuite

Et en lettre suivie pour la France métropolitaine !

Le programme de lettres du concours 2020 de l'ENS et de la BEL, pour tous les khâgneux.

Fiche technique

Référence
460581
ISBN
9782350305813
Hauteur :
17,8 cm
Largeur :
12 cm
Nombre de pages :
256
Reliure :
broché

Introduction    13

 

Fables de Jean de la Fontaine, livres I-VI

Étude analytique         17

Contexte         17

Les Fables : l’œuvre d’une vie          17

Les Fables : l’esprit d’un siècle         19

Problématiques           21

Le titre et l’inscription dans le genre  21

La composition du recueil :

esthétique de la variété et dispositif mémoriel           23

“La Vie d’Ésope le Phrygien” : l’homme-fable         26

L’économie de la fable : la brièveté    27

L’économie de la fable : la nouveauté            29

La transposition animalière    33

La mise en œuvre poétique    35

Étude thématique        39

Le récit bref    39

Le récit bref : une longue histoire      39

La fabrique des histoires        41

La bigarrure du récit   44

L’œuvre littéraire, ses propriétés, sa valeur   45

Imitation et invention  45

Pédagogie de la fable  48

La représentation littéraire      50

L’enchantement de la métamorphose 50

L’anthropologie animale        52

Une représentation seconde   54

 

 

La Maison Tellier de Guy de Maupassant

Étude analytique         59

Le contexte     59

Éléments biographiques         59

Contexte culturel        62

La littérature fait pression / Tensions et visions du monde   62

Parrainages littéraires 63

La littérature périodique         64

Problématiques           65

Titre et structure du recueil     65

La question de l’archéologie  68

Positionnement narratorial     69

La terminologie de Genette    69

Une position ambiguë : l’usage du pronom “on”      70

La leçon flaubertienne et l’effacement du narrateur   72

Une écriture classique 73

L’organisation des phrases    74

L’absence de pittoresque        75

La notion d’équilibre  76

Quel réalisme ?           77

Réalisme et critique sociale    77

Réalisme et influence de Schopenhauer         79

Réalisme et fantastique           81

Étude thématique        83

Le récit bref    83

Quelques définitions et stratégies d’usage     83

L’effet de la brièveté sur la narration 85

L’œuvre littéraire, ses propriétés, sa valeur   88

Maupassant en dehors de toute école 88

Naturalisme    88

Réalisme         89

Un peu d’opportunisme ?      90

La représentation littéraire      92

 

 

Tropismes de Nathalie Sarraute

Étude analytique         97

Repères           97

Biographie de l’auteur            97

Le “Nouveau Roman”            100

Nathalie Sarraute et le Nouveau Roman : une place à évaluer          103

Problématiques           104

“Tropismes”   105

Genèse du texte          106

Ouvrir Tropismes : expériences de lectures   107

“Au ras des mots” :

pour une approche naïve de Tropismes         108

Approche paradigmatique du texte    111

Tropismes, ou le principe du dépouillement  112

• Non pas des personnages ; des personnes ?           112

• Enfants, femmes, vieillards  114

• Un univers étrange et angoissant     119

• L’absence d’intrigue 122

• Les Tropismes et leur auteur           124

Les tropismes et la conscience           125

• La délicate question du langage       127

• Inventer son instrument       128

Tropismes et la littérature       130

Un héritage littéraire   130

La difficulté d’une détermination générique  132

Étude thématique        137

Le récit bref    137

L’œuvre littéraire, ses propriétés, sa valeur   138

La représentation littéraire      141

 

 

La Nuit remue de Henri Michaux

Étude analytique         147

Repères            147

Biographie de Henri Michaux : vies de H.M.           147

“Je suis né troué”       148

Voyages, “ratage”…  149

“Belge de Paris”         149

Voyages et écriture     149

Peintures, voyages, et amours           150

Guerre 150

“Nous deux encore”   150

“On change de gare de triage quand on se met à peindre”    151

“Misérable Miracle”   151

“Paix dans les brisements”     151

“Technique de la mort au lit”  151

La Nuit remue : premier livre ?          152

La Nuit, un thème ambivalent chez Michaux 154

La nuit, un thème poétique     154

La nuit pour Michaux : se laisser envahir.     155

La Nuit remue, recueil nocturne ?      157

Problématiques           159

La Nuit remue et Mes propriétés : portée des titres   159

La Nuit remue 159

Mes propriétés           160

Deux contrats de lecture opposés      161

La Nuit remue : une plongée dans l’imaginaire         162

Mes propriétés : l’imaginaire, modes d’emploi         163

Deux recueils successifs ? L’organisation des recueils en 1935       166

La composition des recueils   167

La Nuit remue 167

Mes propriétés           169

Pragmatiques de Michaux      172

Un manuel d’observation       172

Expériences d’étrangeté         174

Apologues et morales 176

Le risque du solipsisme         178

Postures et lignes de fuite : “soi-même comme un autre”     180

L’identité polyphonique : le.s Moi.s  181

Un corps anormal       184

Une lutte constante     186

Le corps isolé 188

Deux exemples : Emme et la Parpue  190

Rhétorique de la sincérité et éloignement discursif    192

• Une langue prosaïque          193

• L’humour     194

L’ethos d’humilité      196

Le lyrisme désespéré  197

Détruire, construire : une recherche d’équilibre        198

Étude thématique        201

Le récit bref    201

Récit / poésie : questions de genre     201

La poésie : une fonction         201

Le récit : un support   203

Le récit : un outil critique       205

Récit de rêve, récit onirique : Michaux surréaliste ?  207

L’œuvre, ses propriétés, sa valeur     208

Michaux dans le champ littéraire : une avant-garde chez les esthètes ?        208

Une thérapeutique littéraire    210

“Se mettre dans la peau des autres”   212

La métaphore au service des “plissements de l’existence” (Alain Ménil)     214

La Représentation littéraire     217

Rendre matériel l’abstrait       217

Rendre le mouvement 218

Une écriture picturale 221

Apprendre à voir ?     222

 

BIBLIOGRAPHIE    225

La Fontaine     225

Maupassant    226

Sarraute          228

Michaux         229

Glossaire        231

FLORILÈGE DE CITATIONS        237

La Fontaine     237

Maupassant    240

Sarraute          249

Michaux          251

Chantal Quillet est agrégée de Lettres classiques, docteur en Littérature française, spécialiste de la littérature du XVIIe siècle, en particulier des correspondances au sein du parti dévot, auxquelles elle a consacré plusieurs articles. Elle enseigne actuellement au lycée Blomet à Paris en classes préparatoires littéraires. Dans cet ouvrage, elle a rédigé la partie consacrée aux Fables (La Fontaine).

Alina Nastase Gonzalez, actuellement ATER à l’ESPE de Caen, est docteur en Littérature, professeur certifiée de Lettres modernes à Poitiers et formatrice académique Lettres et numérique ainsi que l’auteur d’une thèse intitulée “L’institutionnalisation d’Émile Zola dans les manuels scolaires de lycée au XXe siècle. Étude de réception”. Elle a rédigé dans le présent volume la partie consacrée à La Maison Tellier (Maupassant).

Ancien élève de l’ENS de Lyon, agrégé de Lettres modernes, Yannick Balant enseigne dans le secondaire. Ses recherches portent sur divers auteurs : Neil Gaiman, Hédi Kaddour, Victor Hugo et Pierre Bergounioux. Dans le présent volume, il a rédigé la partie consacrée à Tropismes (Sarraute).

Édouard Bourdelle, agrégé de Lettres modernes, diplômé de l’École normale supérieure (Ulm), doctorant en Littérature, est professeur de français dans un lycée technologique à Dieppe. Dans cet ouvrage, il a rédigé la partie consacrée à La Nuit remue (Michaux).

Le récit bref : une longue histoire

Le récit bref est d’abord attesté par l’existence du genre très ancien du conte : le premier texte que nous ayons est un conte égyptien du XIIIe siècle av. J.-C., Les Deux Frères. Au IIe siècle apr. J.-C., Apulée dans Les Métamorphoses enchâsse à l’intérieur du récit, au livre VI, l’histoire d’Amour et Psychè qui allie les modalités de la féerie traditionnelle et des éléments du réalisme le plus familier à destination d’un public lettré, adepte de variété et de mélange de registres. Elle sera reprise par La Fontaine dans un récit en prose mêlée de vers, Les Amours de Psychè et de Cupidon, paru en 1669. Au Moyen Âge, le récit bref reprend et fixe une longue tradition orale dans quatre genres versifiés : les lais, originellement des chants lyriques mais qui accueillent la narration, les fabliaux souvent d’un réalisme très cru, les isopets (tirés du corpus ésopique) qui mettent en scène des animaux, enfin les contes pieux en latin, procédant souvent d’exemples pour illustrer les récits des prédicateurs.

La nouvelle fait son apparition au xive siècle et se présente à l’origine comme une manière de fabliau en prose traitant d’un sujet limité et plaisant : le Décaméron (1350-1353) de Boccace, recueil de récits de tons et de styles variés mais unifié par une histoire-cadre, élargit les ressources du genre et est repris en France à travers le recueil des Cent Nouvelles nouvelles, offert au duc de Bourgogne en 1462. Si cette forme connaît deux visages opposés – sérieux ou plaisant –, elle prend une orientation nouvelle avec la publication par Cervantès en 1613 des Nouvelles exemplaires, dont le titre indique l’exploitation de la relation entre nouvelle et exemplum. Cet ouvrage influence fortement la nouvelle française sur le fond, par le choix d’un sujet de caractère sérieux avec des personnages non nobles et sur la technique par l’adoption du début de l’histoire in medias res* et une intrigue à péripéties. Au XVIIe siècle, son succès est considérable avec les Nouvelles françaises de Segrais, celles de Madeleine de Scudéry qui abandonne l’écriture des grands romans héroïques et l’écriture par Madame de Lafayette de La Princesse de Clèves, définie en son temps comme “une nouvelle galante”. Les termes de conte et de nouvelle acquièrent ainsi peu à peu leur spécificité : le premier, exprimant une tradition orale multiséculaire raconte des événements imaginaires se passant le plus souvent dans un monde merveilleux et porte le plus souvent une réflexion morale tandis que le second désigne un récit fictif bref, relatant un fait remarquable et vraisemblable, si ce n’est vrai. Le conte semble ainsi se caractériser fondamentalement par le trait non thétique, c’est-à-dire ne posant pas la réalité de ce qui est raconté. La Fontaine, en rajoutant dans sa deuxième édition de 1665 le terme de Contes à celui de Nouvelles prend ainsi acte de cette distinction. P. Dandrey montre ainsi comment l’élaboration du récit dans la fable a été contaminée par l’écriture des contes : dès le début de sa préface, La Fontaine assimile les deux mots en prônant la nécessité de “la brièveté, qu’on peut fort bien appeler l’âme du conte, puisque sans elle il faut nécessairement qu’elle languisse” (Préface, p. 36). Ce qui, appliqué à la fable, nécessairement plus brève que le conte, désigne surtout la continuité narrative de l’histoire qui doit conduire par l’unité resserrée de l’action à comprendre et à interpréter la moralité : le récit a donc pour fonction d’ajouter les circonstances et les couleurs qui permettent d’infuser par avance dans l’esprit du lecteur l’idée que suggère la moralité sans l’épuiser.